Un récent rapport de la contrôleuse des lieux de privation des libertés déplore que l’usage du créole soit généralisé parmi les surveillants des prisons parisiennes. Deux lignes qui ont suffi à provoquer une énième controverse à propos de du créole. Polémique stérile ou salutaire ?
Ainsi, les gardiens de prison créolophones ne devraient plus parler que le français entre eux au travail. "Le français français, le français de France, le français du français", comme dit le poète guyanais Léon Gontran Damas. Selon Adeline Hazan, qui a la lourde charge de veiller au respect des droits et des devoirs de la population carcérale, il convient de cesser la confusion observée parmi les détenus qui ne parlent pas cette langue. Il importe également de ne pas entraver le contrôle hiérarchique.
La règle est rappelée : l’usage du français est obligatoire dans l’administration. Bien entendu, les syndicats de la pénitentiaire dénoncent ce qu’ils estiment être une stigmatisation inutile. Au lieu de faire la chasse au mauvais langage, ils invitent leur tutelle à améliorer les conditions de travail des surveillants originaires d’Outre-mer qui peuplent les prisons.
Cette polémique révèle la difficulté pour l’administration, centrale ou locale, à appliquer la Charte européenne des langues régionales et minoritaires. En dépit des préconisations de ce texte que la France a mis deux bonnes décennies à ratifier, les services publics demeurent hostiles voire rétifs à traduire les documents officiels dans les langues vivantes parlées en France et en Outre-mer comme le basque, le breton, l’alsacien, le corse, le gascon, le créole. Louis XIV puis Napoléon ont imposé un dogme : "un État, un peuple, une langue".
Il y a un an, le président nouvellement élu de l’Assemblée de Corse, nationaliste convaincu, a prononcé son discours d’investiture en langue corse. À l’Assemblée de Martinique, le même jour, nos élus ont employé le français le plus châtié. Bel fransé, gra épi épi, tonbé kon kann jou tala. Et dire que les nationalistes sont aux commandes. Pour paraphraser un célèbre chanteur jamaïcain : quand donc nous émanciperons-nous de notre esclavage mental ?
La règle est rappelée : l’usage du français est obligatoire dans l’administration. Bien entendu, les syndicats de la pénitentiaire dénoncent ce qu’ils estiment être une stigmatisation inutile. Au lieu de faire la chasse au mauvais langage, ils invitent leur tutelle à améliorer les conditions de travail des surveillants originaires d’Outre-mer qui peuplent les prisons.
Cette polémique révèle la difficulté pour l’administration, centrale ou locale, à appliquer la Charte européenne des langues régionales et minoritaires. En dépit des préconisations de ce texte que la France a mis deux bonnes décennies à ratifier, les services publics demeurent hostiles voire rétifs à traduire les documents officiels dans les langues vivantes parlées en France et en Outre-mer comme le basque, le breton, l’alsacien, le corse, le gascon, le créole. Louis XIV puis Napoléon ont imposé un dogme : "un État, un peuple, une langue".
Qui nous empêche de pratiquer le créole en séance plénière ?
Un constat maintes fois dressé et dénoncé. Mais encore ? Et nous, que faisons-nous dans nos institutions locales pour mettre en valeur le créole? Qui nous empêche de le pratiquer en séance plénière, dans les comptes rendus de réunions, sur les panneaux de signalisation, sur les sites internet de nos collectivités ? Pourquoi les discours se font toujours en français, même dans les moments historiques ?Il y a un an, le président nouvellement élu de l’Assemblée de Corse, nationaliste convaincu, a prononcé son discours d’investiture en langue corse. À l’Assemblée de Martinique, le même jour, nos élus ont employé le français le plus châtié. Bel fransé, gra épi épi, tonbé kon kann jou tala. Et dire que les nationalistes sont aux commandes. Pour paraphraser un célèbre chanteur jamaïcain : quand donc nous émanciperons-nous de notre esclavage mental ?