Crise sociale en Martinique : le principe des ateliers semble atteindre ses limites

Intersyndicale du CHUM et d'autres personnels hospitaliers devant la Direction de l'Economie, de l'Emploi, du Travail et des Solidarités.
L’intersyndicale tente de (re)mobiliser ses partisans. Pour sa part, la préfecture s’apprête à faire le point sur des ateliers qui ne semblent pas donner les résultats attendus par les syndicats.

Le refus de la loi sur l’obligation vaccinale et le pass vaccinale par les principaux syndicats martiniquais, a débouché sur une crise sociale plus profonde que redoutaient les observateurs de la société martiniquaise.

Un accord de méthode a bien été signé le 27 novembre 2021, entre le préfet, la CTM et l’intersyndicale. Un accord intervenu après manifestations, blocages et violents troubles nocturnes, en marge de l’appel à la grève générale lancé par les syndicats le 22 novembre 2021. 

Le préfet, le président du conseil exécutif et les dirigeants syndicaux décident d’aborder les doléances posées au sein de 7 ateliers : santé, jeunesse, vie chère, prix des carburants, bouteille de gaz, transports, chlordéconomie, pêche, culture.

Cependant, l’organisation de ces ateliers s’est révélée compliquée, à cause entre autres, des indisponibilités ou du choix des participants. Entretemps, le préfet a été testé positif à la covid-19 ainsi que des membres de l’intersyndicale.

Les dirigeants syndicats réunis à la maison des syndicats à Fort-de-France.

Une intersyndicale fragilisée par les critiques de certains de leurs prédécesseurs qui n'approuvent ni la méthode ni le mode d'organisation. "Comment peut-on exiger du gouvernement comme préalable aux discussions, une adaptation voire pour certains une abrogation de la loi sur l'obligation vaccinale ?" s'interroge un ancien dirigeant.

Par ailleurs, quel est le niveau d'unité de l'intersyndicale ? Ses principaux animateurs semblent improviser depuis plusieurs jours quant à la suite à donner au mouvement. "Le mot d'ordre de grève est toujours en vigueur", se contentent-ils de répondre lorsqu'ils sont joignables.

Une des organisations ne souhaite mobiliser ses adhérents que dans les ateliers. D'autres se concentrent sur l'atelier transport. "Le seul où les discussions avancent", de l'aveu d'un transporteur.

Seule, la CGTM appelait à faire le point jeudi soir (16 décembre) à la maison des syndicats, avant un point d'étape annoncé par la préfecture à la mi-journée (vendredi 17 décembre 2021).

Les représentants des syndicats devant la préfecture de Martinique le 29 novembre 2021

Bilan des ateliers

Santé

L'atelier symbole de cette crise sociale en Martinique. Plusieurs réunions avant les tests positifs à la covid pour le préfet et des membres de l'intersyndicale. À retenir le report de la date butoir pour l'obligation vaccinale du personnel soignant au 31 décembre 2021.

Jeunesse

Une seule réunion avec l'État où des représentants des jeunes ont exprimé des préalables tels que l'abrogation de la loi sur l'obligation vaccinale. À la CTM ces jeunes ont échangé avec les élus "afin de construire un plan jeunesse autour de l’emploi, de la formation, du logement, de la culture, de la mobilité et du sport", selon la CTM.

Vie chère

Prix des carburants et du gaz : un atelier scindé en deux : grande distribution (hypermarchés) et énergies (Sara et Antilles gaz). L'État rappelle la décision d'octroyer un chèque énergie de 100€ pour 55 000 foyers et un chèque exceptionnel de 100€ en guise "d'indemnités inflation" entre décembre 2021 et février 2022.

Transports

Lors de plusieurs rencontres, l'État s'est engagé à satisfaire quelques doléances.

Chlordéconomie

Une réunion en visioconférence le 13 décembre. Une autre est fixée le 20 décembre.

Pêche

"L'État veut nous imposer ses propositions", s'insurge un membre de l'intersyndicale.

Culture

Une réunion le 6 décembre en présence de la conseillère exécutive Marie-Thérèse Casimirius, du directeur de la DAC Christophe Pomez, du maire de Macouba, Sainte-Rose Cakin et des organisations syndicales (CGTM, CDMT, UNSAFO, SDAM, CSTM).