CTM : une première bougie laborieuse et prometteuse

Alfred Marie-Jeanne et de gauche à droite (Marie-Hélène Léotin, Louis Boutrin, Aurélie Nella, Francis Carole, Sylvia Saithsoothane, Miguel Laventure, Marinette Torpille et Daniel Marie-Sainte.
Voici un an, le 13 décembre 2015, les électeurs étaient appelés à choisir les membres de la toute première Assemblée de Martinique, l’organe délibérant de la nouvelle Collectivité territoriale. Un premier anniversaire en forme de bilan.
Dimanche 13 décembre 2015 : la Martinique vit une folle soirée, qui devant son écran, qui écoutant sa radio, qui aux abords des bureaux de vote ou dans les états-majors des deux listes en lice pour les premières élections à l’Assemblée de Martinique. Moment doublement historique. Le vieux département, instauré en 1946, disparaît à presque 70 ans, de même que la Région, née en 1983. Le plus marquant, toutefois, sera ce résultat complètement inattendu. L’alliance conclue entre les indépendantistes (une fraction de ce courant politique) et la droite (une fraction de celle-ci) l’emporte largement sur l’alliance des autonomistes et alliés (dont une autre fraction de la droite) menée par le PPM.
 
Institution nouvelle et majorité nouvelle : une année s’ouvre alors sur un horizon qui ne semble guère dégagé, barré par cette morosité ambiante persistant depuis de nombreuses années, comme si la Martinique tout entière se vivait à la croisée des chemins, hésitant sur la voie à prendre. Tous les espoirs ont été mis dans la création de la Collectivité territoriale. Rappelons-nous les discours et les conversations d’il y a un an, les élus ont été sommés de trouver des remèdes à tous nos maux : chômage, atonie économique, délinquance, échec scolaire, manque d’infrastructures, et j’en passe.
 
C’est oublier un peu vite que les élus locaux n’ont pas tous les leviers en main, quel que soit leur bord politique, et que la réforme institutionnelle que nous avons vécue est d’une portée beaucoup plus modeste que s’il s’était agi d’un changement de statut. La question nous avait été posée en janvier 2010 par le président Sarkozy d’une possible évolution vers une certaine autonomie, sans succès. Il faut donc se contenter d’une réorganisation administrative.
 
Après des débuts laborieux, comme prévu, la Collectivité Territoriale de Martinique est-elle en passe de trouver son rythme de croisière ? Les vœux de Nouvel An tomberont à pic, dans quelques jours, pour nous le souhaiter, collectivement.