Chaque convoi transporte des éléments colossaux : des sections de 21 mètres de long pesant jusqu’à 50 tonnes. Une opération qui demande une logistique millimétrée.
L’opération se déroule en trois phases. La première, c’est la phase de chargement sur laquelle nous sommes actuellement. On charge en moyenne 5 à 7 éléments. C’est une opération délicate parce qu’on est sur un levage avec deux grues en simultanée, donc il faut une certaine coordination avec les opérateurs.
Nicolas Wassouf, responsable qualité, sécurité et port
Pas moins de cinq camions, deux véhicules pilotes et deux véhicules de protection sont mobilisés, le tout escorté par les forces de l’ordre. Ces convois exceptionnels ont lieu exclusivement de nuit pour limiter l’impact sur le trafic. Mais malgré ces précautions, chaque trajet représente un véritable défi.
Des routes mises à l’épreuve
Le relief martiniquais complique l’acheminement du matériel. Entre côtes abruptes, virages serrés et passages étroits, chaque kilomètre est une bataille.
Ce qui rend ce chantier colossal, c’est le nombre d’éléments à faire monter par la route. On est sur 54 chargements et 54 transports. C’est aussi la complexité géographique de l’île, avec les côtes importantes à franchir et des ouvrages à passer où on a seulement 10 centimètres de marge, ce qui est très peu.
Nicolas Wassouf, responsable qualité, sécurité et port
Certaines infrastructures sont tout simplement infranchissables pour ces mastodontes de la route.
Nous ne passons pas sur certains ponts. Celui de Sainte-Marie, par exemple, nous a obligés à mobiliser cinq semi-remorques modulaires.
Autre défi : la traversée du bourg du Lorrain. Dans cette zone, il faut avoir le compas dans l’œil, la moindre fausse manœuvre pourrait endommager des habitations.
Dernières difficultés, les derniers kilomètres avant Macouba. Une route particulièrement délicate, avec des virages à flanc de falaise qui nécessitent des ajustements de trajectoire au centimètre près.
Une mise en service prévue en septembre
L’entreprise en charge du transport a mobilisé une vingtaine de collaborateurs pour mener à bien ce projet.
L’acheminement du matériel devrait s’achever fin mars, avant que l’installation des éoliennes ne prenne le relais. La mise en service est prévue pour septembre prochain.
D’ici là, les convois continueront d’arpenter les routes escarpées du nord, défiant les lois de la logistique, centimètre par centimètre.