Sur son compte X (ex-Twitter), Olivier Faure, 1er secrétaire du PS, déclare que Louis Le Pensec était "un pilier des gouvernements socialistes". Ce dernier dont on a appris la disparition ce mercredi 10 janvier 2024, a été nommé ministre des départements et territoires d'Outre-mer par le décret du 28 juin 1988, au sein du gouvernement de Michel Rocard, sous la présidence de François Mitterand.
Louis Le Pensec (d’origine bretonne) qui occupera le poste de 1988 à 1993, a tissé de nombreux liens avec les Ultramarins se souvient Louis-Joseph Manscour, alors maire de la ville de La Trinité et ex-secrétaire fédéral du PS en Martinique.
Il aimait les Outre-mer. Il est d’ailleurs venu plusieurs fois en Martinique, un homme d’État qui a beaucoup fait pour la France et nos territoires. Je garde le souvenir d’une personne intègre, d'un socialiste pur, je dirais de l’ancienne génération, qui avait des valeurs de solidarité, de fraternité, de fidélité et d’amitié.
Louis-Joseph Manscour, joint par Grégory Gabourg
Jean-Paul Jouanelle a travaillé aux côtés de Louis Le Pensec durant deux ans, "un moment marquant de ma vie" confie l’ancien conseiller en communication.
"Une grande élégance"
Je pense que ce n’était pas évident pour lui d’embaucher un jeune martiniquais inconnu du landerneau politique parisien pour occuper ce poste extrêmement exposé. Tous les mercredis, j’étais chargé d’organiser la communication après le conseil des ministres (…). Donc je dois beaucoup à Louis Le Pensec. L’image que je garde de lui c’est sa grande élégance dans tous les sens du terme. C’était quelqu’un qui avait le sens de la parole donnée (…) et je pense qu’il laisse aux ultramarins l’image d’un ministre rigoureux (…). Les guadeloupéens par exemple se rappellent ce qu’il a fait après le cyclone Hugo.
Jean-Paul Jouanelle, interrogé par Peggy Pinel-Féréol
Pour Victorin Lurel, sénateur guadeloupéen, Louis Le Pensec était tout simplement "un grand Monsieur".
Louis Le Pensec est resté dans la mémoire comme l’un des meilleurs ministres des OM. Sa personnalité qui prenait le temps de l’écoute, sa mise en œuvre apaisante de la méthode Rocard d’évolution à la carte de nos institutions et de nos régimes législatifs, son truchement dans la résolution du conflit calédonien entre frères ennemis réunis autour des mêmes valeurs, sa fidélité aux valeurs du socialisme démocratique et de l’Europe sociale, sa constance au Parti Socialiste, même dans les moments de braise et notamment son soutien en fidélité, aux décisions du Parti, à Ségolène Royal… Louis Le Pensec est un grand monsieur, qui a su résister aux épreuves de la vie, y compris à la perte tragique de son fils. Je lui rends ici un hommage appuyé et chaleureux.
Victorin Lurel
Claude Lise a bien connu lui aussi son ex-collègue parlementaire, Louis Le Pensec. Pour l’ancien président du conseil général et de l’Assemblée de Martinique, c’est "un grand ministre de l’Outre-mer" qui s’en est allé.
"Un grand ministre qui avait le respect des différences"
C’est quelqu’un qui avait la fibre Outre-mer et il a été le premier qui a parlé de "différenciation" et la notion de "statuts à la carte", ce qui fait encore débat aujourd’hui. Sur le plan humain, c’était un homme extrêmement sympathique, un humaniste qui avait une fibre sociale, avec des convictions socialistes chevillées au corps. C’était un Rocardien pur jus qui comprenait l’Outre-mer, qui avait le respect des différences.
Claude Lise
Louis Le Pensec a été député du Finistère de 1973 à 1997. Nommé ministre de la mer puis des Outre-mer de François Mitterrand, il a également occupé le poste de ministre de l'Agriculture dans le gouvernement de Lionel Jospin. Il a ensuite été sénateur de 1998 à 2008.
Louis Le Pensec qui a pris sa retraite politique en 2011, était âgé de 87 ans.