Christian Lara est décédé à l'hôpital en Martinique à l'âge de 84 ans.
Il était réalisateur, scénariste, cadreur et producteur, né à Basse-Terre en Guadeloupe en 1939. Petit-fils d’Oruno Lara, premier historien "nègre guadeloupéen" (tel que l’historien se définissait lui-même).
"J’ai toujours aimé mon île"
Considéré comme le père fondateur du cinéma antillais, c’est un pionnier dans l’histoire des réalisateurs noirs qui s'en va. Avant de se consacrer au cinéma, il était journaliste au Figaro, Christian Lara qui était aussi profondément attaché à sa terre natale.
Sans rêves, il n’y a pas de films. Sans rêves, il n’y a pas de créateurs. J’ai toujours aimé mon île. Quand je l’ai quittée, au début de mon adolescence, pour suivre mon père muté en Afrique, j’ai emporté un peu de la terre de la Guadeloupe. Pourquoi ? Je n’en savais rien. Mais au fur et à mesure de mon véritable exil, cet amour ne s’est jamais atténué.
Christian Lara(en mai 2021 sur Guadeloupe 1ere)
Sa compatriote réalisatrice, Mariette Monpierre, exprime sa tristesse en évoquant "un guerrier".
Je suis très triste… je ne m'y attendais pas du tout. Je savais qu’il a eu une opération à la Martinique. Christian pour moi c'est un guerrier. Il me parlait de son prochain film et jamais je pensais qu’il pouvait partir. En fait c’est lui qui m'a donné ma première chance au cinéma derrière la caméra, en 1993. J'habitais à New York et il m'a demandé de venir sur son tournage pour être scripte sur un plateau en Guadeloupe (…). Je suis très émue de savoir qu’il est parti (…). Il faisait des films tout le temps, chaque année il était là et il se battait, il se débrouillait mais il faisait, il faisait, il faisait…
Mariette Monpierre, réalisatrice guadeloupéenne(jointe par Colette Bordas)
Depuis le mois de mai dernier, Christian Lara était en train de tourner son dernier long métrage intitulé "L'homme au bâton".