Il ne s’agit pas d’un simple drone acheté dans le commerce. Celui-ci pèse 70 kg, fait trois mètres d’envergure et est spécialement conçu pour l’épandage de produits phytosanitaires. Avec son réservoir de grande capacité et ses multiples buses orientées vers le bas, le drone se rendra bientôt indispensable dans les plantations.
Ça va donner une précision de flux très importante et puis surtout, on va pousser vers le bas, a contrario d’un tracteur ou d’un canon qui va plutôt pousser vers le haut, répartir les gouttelettes dans le flux et ensuite avoir plus de dérives. On va fortement limiter la dérive.
Sébastien Micheloud Formateur, président de DIGITALROOTS S.A
Dans la plupart des plantations, les traitements se font encore à dos d’hommes ou avec des canons qui pulvérisent les produits sans grande précision. Les essais réalisés ces jours-ci avec de l’eau sont encourageants. Le traitement est trois fois plus rapide dans les parcelles, avec 40% de pesticides en moins.
La Caraïbe a un ennemi commun : la cercosporiose noire.
Elle est présente en permanence. C’est un combat au quotidien. On passe en moyenne tous les 15 jours, c’est un minimum. Nos concurrents traitent toutes les semaines avec énormément de produits chimiques que nous n'avons plus. Et tant mieux. Nous utilisons des biocontrôles. Par contre, avec un drone, c’est sûr qu’on aura une précision d’application. On aura une rapidité d’application qui va nous permettre de contenir encore mieux la maladie.
Alexis Gouyer, Président de BANAMART
Déjà utilisé dans la vigne ou l’arboriculture, le drone a son plan de vol contrôlé par satellite en temps réel. Pour traiter les 5000 ha de plantation, il faudrait une quarantaine d’engins, 1 million d’euros d’investissement et une centaine d'opérateurs formés. Un projet que nos voisins de la Caraïbe suivent de très près.
Banamart attend la validation par le gouvernement de cette technique avec les produits concernés. Une mise en œuvre espérée en 2025 devrait inspirer d’autres productions.