Des martiniquais bravent l’interdiction de camper durant le week-end Pascal

Des campeurs sauvages à la Table du Diable

En ce long week-end Pascal, plusieurs martiniquais ont décidé de camper sur les plages. Or, comme en 2020, cette pratique n'est pas autorisée cette année encore, à cause de la situation sanitaire. Mais certains irréductibles font fi de l’interdiction préfectorale.

Depuis plusieurs jours, plusieurs tentes ont été installées au camping municipal de Sainte-Anne. Dans cet espace organisé, les campeurs sont autorisés durant deux semaines. Les responsables ont pris "des dispositions afin d’éviter toute contamination" et dans le respect des gestes barrières.

 

Le camping municipal de Sainte-Anne.

 

En revanche, d’autres ont décidé de pratiquer le camping sauvage dans cette commune du sud, à l’Anse Caritan ou à la "Table du Diable" notamment. Mais les forces de l’ordre veillent.

En effet, dès le jeudi 25 mars 2021, elles ont effectué des contrôles. Une tolérance a été accordée aux vacanciers qui avaient jusqu’au dimanche suivant pour quitter les lieux.

L'amende ne dissuade pas

 

Au-delà du 28 mars 2021, la gendarmerie a prévenu qu'il y aura des verbalisations, mais des irréductibles s'entêtent à passer outre. Malgré les mises en garde, ces derniers ont décidé de rester sur place.

Ils estiment qu’ils "ne peuvent contaminer personne car la plage est suffisamment grande pour que les gens ne soient pas agglutinés les uns sur les autres". De plus, il n'y aura pas de soirées entre campeurs disent-ils, "afin que chacun garde ses distances avec ses nouveaux voisins".

 

Des tentes de campeurs sauvages à la Table du Diable.

 

Pour certains de ces campeurs marrons, recevoir une amende ne leur fait pas peur et se demandent même s’ils vont la payer le cas échéant. D’autres disent prendre le risque de recevoir une contravention dont ils s’acquitteront.

Cette verbalisation est de 135 euros la première fois et en cas de majoration elle passe à 375 euros. Après 3 contraventions dans un délai d'un mois, un nouveau déplacement interdit constitue alors un délit, lequel sera jugé par le tribunal correctionnel.

"Je gêne qui ?" s'insurge un campeur

 

Pour ces réfractaires, pas question de partir donc. Ils mettent en avant aussi "la tradition" et soulignent encore qu'ils sont "isolés et loin de tout le monde". 

Alors comment pourrions-nous contaminer quelqu’un ou être contaminé quand on est seul dans les bois ?

(Des contrevenants)

 

Je m’isole pour me couper un peu de la civilisation...je gêne qui ?

(Un autre récalcitrant)

 

Une tente installée sur la plage à la Table du Diable.

 

Des campeurs moins téméraires ont pris la décision d’écouter les forces de l’ordre, mais ils ont quitté la zone à contrecœur depuis le dimanche 28 mars 2021.

L'association "Le Camp" s'organise

 

Dominique Lugiery, le président de l’association "Le Camp" regrette la décision préfectorale, d’autant que "tout était prêt pour accueillir les campeurs durant le week-end Pascal" selon lui. 

"L'annulation nous a fait perdre beaucoup d’argent. En deux ans, nos membres ont pu camper seulement six semaines" regrette-t-il.

Pour les prochaines vacances, nous allons encore diminuer le nombre de tentes par famille. Désormais nous les limiterons à deux et des sanitaires supplémentaires vont être installés.

 

Les coordonnées de toutes les personnes qui pénètrent sur le site seront collectées pour prévenir tout cas de Covid. Des postes avec des infirmiers seront aussi installés pour que les campeurs puissent consulter en cas de symptômes.

 

La forêt permet naturellement de respecter les distanciations sociales.

Dominique Lugiery

 

Le président de l'association assure cependant que ses membres "ont compris la décision du préfet" et qu’ils "la respectent".