Des villes de Martinique installent leur "Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance", face à l’escalade de la violence

Opération de lutte contre la délinquance en Martinique
Début d’année sanglant sur l’île avec 3 homicides en moins de 15 jours et 29 perpétrés en 2024. Face à cette escalade de la violence, plusieurs communes installent leur CLSPD (Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance), pour tenter de prévenir le phénomène. Une dizaine de villes en sont dotées actuellement.

En Martinique, une bonne dizaine de communes disposent déjà d’un Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD). Le Marin qui s'est lancé il y a 4 ans à peine, fait déjà office de modèle.

Ce Conseil s'attache à se faire connaître et reconnaître par les Marinois, à œuvrer en milieu scolaire, en s'attaquant à tous les comportements à risque.

"Communication bienveillante"

C'est vrai que ce n’est pas évident sur le terrain, mais il faut aller vers les jeunes, avec une communication bienveillante.

Rita Gusto,

coordinatrice du CLSPD

La ville du Marin souhaite encore s’améliorer, quand d'autres comme le Gros-Morne cherchent à se réinventer.
Si son CLSPD a souffert de la crise COVID, aujourd'hui, la municipalité entend redynamiser cette mission, vu le contexte général d’insécurité dont elle n’est pas épargnée.

Je suis tout le temps en train de réfléchir, de me tenir au courant grâce à mes enfants qui sont jeunes. Donc, j'ai cette faculté de pouvoir comprendre comment fonctionnent les nouveaux "codes". L'individu en soi, il est important qu'il sorte de prison ou pas. Je pars du principe qu'un ancien détenu a réglé sa dette à la société. Par conséquent, il a toute la latitude à retrouver un travail, à recommencer à vivre et à être considéré comme un citoyen.

Nadine Victorin-Arnobe,

agent de médiation

"Rattraper les jeunes déviants"

Au Saint-Esprit, on est tout juste dans les starting-blocks, car les multiples partenaires doivent encore décider d'une orientation précise sur le sujet. La municipalité pour sa part, mise sur une "maison de la parentalité" et une solide équipe de médiateurs de rue, afin de détecter et surtout rattraper les jeunes déviants potentiels.

Pour que cela ait une répercussion sur le territoire, il faut que chaque commune prenne sa part et mette en œuvre les choses. Les écoles doivent être impliquées ainsi que les CCAS [Centre Communal d’Actions Sociale], puisque c’est le lieu où l’on détecte les familles qui posent des problèmes.

Peggy Fagour,

adjointe en charge des sports, il faut surtout penser et agir à l'échelle martiniquaise

Le maire est "responsable"

Ces initiatives locales sont engagées pour essayer d’inverser l'escalade de la violence sur l’île. Certains maires comme celui du Gros-Morne (l'indépendantiste Gilbert Couturier), veulent aussi avancer sur le terrain politique parallèlement. "Pour ne pas transporter de l’eau dans un panier, il faut aussi s’attaquer au fonctionnement général de la société".

Le maire est en effet "responsable de l'animation, sur le territoire de sa commune, de la politique de prévention de la délinquance et de la coordination de sa mise en œuvre".

Depuis le début de l'année 2025, on enregistre déjà 3 homicides en Martinique. 29 ont été perpétrés en 2024.