Détresse psychologique et maux physiques sont les premiers impacts liés au confinement : témoignages de spécialistes

Un homme en réflexion (Image d'illustration)
Après 55 jours de confinement, les cabinets d’osthéopathie, de sophrologie et de psychothérapie, connaissent un pic de fréquentation. Les soins prodigués concernent des problèmes articulaires et de stress, provoqués par le coronavirus et ses conséquences.
La mise sous cloche de la population pour freiner la propagation de la pandémie de coronavirus, a provoqué chez nombre d’entre nous, des douleurs physiques du fait de l’inactivité.

Le télétravail dans des conditions d'aménagement souvent inappropriées, a également contribué à ces affections articulaires, d’où le "petit rush" observé par des professionnels de santé, comme Pascal Silveri, ostéopathe en médecine traditionnelle chinoise.
 

Le côté anxiogène de la situation n’a pas arrangé les choses. Et on sait que la peur n’est pas bonne pour la santé, puisque cela agit sur les défenses immunitaires, et c’est encore le cas à entendre les gens, d'autant que les informations divergent selon les sources.

Cela n’arrange pas les choses en termes physiques : cela peut créer des problèmes de dos, souvent aux lombaires, des blocages énergétiques donc, et au niveau de la nuque également.

Parmi ces patients, il y en a qui n’ont carrément pas envie de retourner au boulot, parce que le télétravail ne s’est pas trop mal passé et qu’il n’ont plus envie de revoir leur patron ou leurs collègues. Il y a plusieurs cas.

Donc tout cela génère des douleurs aussi bien sur le plan physique que psychologique.


Les maux de l’âme se traduisent par les maux du corps 


Amalia Cénille, est elle aussi ostéopathe. Durant la période, elle a souvent été sollicitée via la télé-consultation, pour manque de mobilité(...). Mais depuis le 11 mai 2020, elle a constaté comme d’autres confrères, un pic de fréquentation à son cabinet.
 

Ce sont en particulier des personnes âgées et des aides-soignants, pour tout ce qui est membres supérieurs. J'en ai aussi vu beaucoup qui avaient des douleurs au dos, aux cervicales...et surtout, énormément de stress à évacuer, chez les employés du para-médical, des responsables de ressources humaines, des comptables..., tout ceci à cause du covid-19. 


La parole se libère aussi


D’autres ont apprivoisé le stress durant toute cette période de privation des libertés pour raison sanitaire, avant de libérer leur angoisse, en se tournant vers des spécialistes de la psychologie pour se délivrer de leur "mal-être" post confinement.

Catherine Sainte-Rose-Rosemond, est psychothérapeute et sophrologue.
 

Après ces 2 mois, l’isolement et le confinement à domicile ont entravé l’équilibre psychique de certains d’entre nous. Cela a été une épreuve inédite aussi bien pour les adultes, les jeunes et les enfants.

Il y a des cas plus graves que d’autres selon les situations.
Les patients qui consultent, tentent de trouver des outils pour surmonter cette épreuve.

Le sentiment qui revient très souvent depuis ce déconfinement, est lié à la peur : peur de sortir, peur d’avoir le covid, peur de l’avenir.

Une femme ou souffrance psychologique (image d'illustration)

"L’esprit rumine et le corps somatise"


Catherine Sainte-Rose-Rosemond, ajoute que les effets sont multiples.
Il y a des effets psychologiques : "angoisse, anxiété, stress, déprime, dépression, troubles du sommeil, troubles alimentaires, douleurs musculaires, tentative de suicide etc…

A cela s’ajoute souligne la praticienne thérapeutique, des changements personnels : repli sur soi, comment faire avec ses parents, ses amis, plus de vie sociale, changer de métier, séparation, etc…"
 

Je peux prendre l’exemple de cette famille de trois enfants qui consulte :
Le père a perdu son emploi, les disputes sont de plus en plus fréquentes à la maison…il y a eu des mots, des gestes qui ont heurtés, toute la famille est en souffrance.

Autre exemple, avec cette dame d’un certain âge qui vient, parce qu’elle a été seule durant tout le confinement.
Considérée comme une personne à risque, aucun membre de sa famille n’a pu venir la voir. Cette solitude a des conséquences assez graves, (perte d’appétit, troubles du sommeil et déprime)...

Ou encore ce petit garçon qui est devenu désagréable à la maison durant ces 55 jours...
Autant de cas que de situations.

"Ne pas avoir peur de consulter"

Le Conseil que l’on peut donner, c’est qu’il est possible de se faire aider, si on se sent "fragilisé(e)" à l’issue de cette "parenthèse" de près de 2 mois, sans hésitation il ne faut pas avoir peur de consulter un professionnel, afin de retrouver au plus vite son équilibre. 


Du sport pour tous


L’activité sportive est aussi fortement recommandée pour se remettre d’aplomb, après une telle expérience collective.

Dans un communiqué publié le 1er mai 2020, l’Académie Nationale de Médecine soulignait déjà la nécessité "d’envisager la reprise des activités physiques et sportives de loisir, afin d’améliorer la santé physique et mentale, tout en corrigeant les effets délétères de l’isolement social."