La démarche a été inaugurée avec succès en Guadeloupe et se poursuit à La Réunion, où la centrale bioénergie de Port Est alimente désormais 40% du territoire en électricité verte.
Cette transition énergétique continue en Martinique sur le site de Bellefontaine avec "EDF PEI". L'opérateur "veut se positionner en fer de lance de la transition énergétique dans les territoires ultramarins".
En remplaçant les combustibles fossiles par de la biomasse liquide issue notamment du colza, l'entreprise vise "une production électrique entièrement renouvelable".
Les enjeux de la conversion à la biomasse liquide
La biomasse liquide est une alternative durable aux combustibles traditionnels. Certifiée selon les critères européens de durabilité, elle exclut l'utilisation d'huiles controversées comme le palme ou le soja. Le passage à ce nouveau combustible nécessite une adaptation technique minutieuse des installations impliquant d'importantes opérations de maintenance et la reconfiguration des systèmes de contrôle des centrales.
"L'utilisation de combustible comme la bagasse issue de la canne à sucre, n'était pas compatible aux moteurs actuels" et la production y serait insuffisante pour faire tourner la centrale du nord.
En 2021, la quantité de bagasse issue du broyage de la canne à sucre est utilisée exclusivement par les distilleries et la sucrerie de Martinique pour leurs besoins énergétiques. Elle s’élevait à environ 66 836 tonnes.
Impacts environnementaux et mise en œuvre du projet
La conversion à la biomasse liquide réserve à l'opérateur, des avantages considérables pour l'environnement, avec une réduction significative des émissions de CO2 et une amélioration de la qualité de l'air.
À ce propos, l'usine de Bellefontaine est depuis longtemps pointée du doigt et fait partie des sources importantes de pollution de la commune selon une étude menée en 2010 par Madininair.
EDF PEI a fait le choix de la biomasse liquide s'imposait car "il s'intègre parfaitement avec les énergies renouvelables intermittentes, en offrant une source d'énergie stable et biodégradable".
Mise en œuvre du projet "avant 2028"
La réalisation de ce projet dépend de son intégration dans la PPE (Programmation Pluriannuelle de l'Énergie) et de l'approbation de la Commission de Régulation de l'Énergie, visant une conversion achevée "avant 2028, sans impacter la facture du consommateur" grâce à la péréquation tarifaire.
"Cette conversion maintiendra l'emploi existant et limitera les investissements supplémentaires, grâce à la préservation de l'outil industriel" assure EDF PEI.