Ce samedi 8 juin, jour des élections européennes en Martinique, certains bulletins de vote manquaient dans les bureaux. Pour toute la France, 38 listes se présentent pour ces élections. Cependant, dans les bureaux de Fond Lahaye à Schœlcher, seulement 12 des 38 listes étaient représentées par des bulletins disponibles sur les tables de vote. De plus, tous les bulletins ne sont pas inclus dans la propagande reçue par les électeurs dans leurs boîtes aux lettres, une situation particulièrement perceptible dans les territoires d’Outre-mer.
Une électrice des Trois-Îlets nous a adressé un message, soulevant des questions sur l'intégrité du processus électoral.
N'est-ce pas un déni de démocratie ? Quel crédit peut-on accorder aux résultats qui seront annoncés demain si les électeurs n'ont pas pu avoir accès aux bulletins de toutes les listes engagées ?
Des choix pour ne pas s'endetter
Contrairement à ce que certains électeurs pourraient penser, ce n’est pas une défaillance des services de l’État, mais un choix des candidats en lice. Les frais d’impression des bulletins sont à la charge des partis, et seules les listes dépassant 3 % des suffrages peuvent prétendre à un remboursement.
Les formations politiques qui anticipent un score inférieur à 3 % préfèrent donc ne pas engager des dépenses pour imprimer des bulletins de vote sur l’ensemble du territoire national.
Les stratégies des "petites listes"
Pour les "petites listes", les alternatives consistent à effectuer des tirages limités et à encourager leurs électeurs à arriver tôt dans les bureaux de vote, avant que leur stock de bulletins ne s’épuise. Ils peuvent également demander à leurs électeurs d’imprimer leur bulletin chez eux avant d’aller voter, ce qui doit se faire en respectant des conditions strictes d’impression. Ces stratégies s'adressent surtout aux militants de la première heure, mais pas nécessairement à ceux qui hésitent entre plusieurs listes.
Des propositions pour les prochains scrutins
Les listes pénalisées proposent d'imprimer un seul bulletin avec les noms des 38 listes, où il suffirait à l’électeur de cocher celle de son choix. Cette solution aurait l’avantage d’être écologique, évitant que 37 bulletins sur 38 ne se retrouvent à la poubelle de l’isoloir.
En revanche, les listes qui ont les moyens financiers estiment que ces petites listes n’ont pas forcément la légitimité de se présenter au vu de leurs scores. Elles militent pour un système de parrainage de signatures, similaire à celui de l’élection présidentielle, qui limiterait le nombre de candidats.