Élections législatives 2024 en Martinique : quel rapport de force avant le 1er tour ?

L'hémicycle de l'Assemblée nationale à Paris (image d'illustration).
La campagne pour les prochaines élections législatives est engagée depuis ce lundi 17 juin 2024, au lendemain de la clôture du dépôt des candidatures en préfecture. En Martinique, 28 prétendants sont en lice dans les 4 circonscriptions du territoire, pour une place à l’Assemblée nationale en tant que député de la nation française. Le point sur les rapports de force.

En 2022, ils étaient 55 Martiniquais à briguer un fauteuil de parlementaire à l’Assemblée nationale de Paris.

Cette année, à la suite de la dissolution surprise décidée par le Présisent de la République Emmanuel Macron au soir de la dernière élection européenne, la préfecture de Fort-de-France a enregistré 28 candidatures au total.

Une campagne contrainte pour convaincre

Par rapport à 2022, les candidats sont beaucoup moins nombreux cette fois-ci, d’autant que la durée de la campagne qui a officiellement débuté ce lundi 17 juin 2024, est très courte pour convaincre les électeurs.

La décision du chef de l’État ayant pris tout le monde de court, il faudra en à peine deux semaines user d’arguments pertinents afin de persuader qu’on est le candidat ou la candidate idéal(e) pour défendre les intérêts de la circonscription.

À cette difficulté, s’ajoute celle de la mobilisation des moyens matériels et humains dans l’urgence pour mener campagne, ce qui a un coût.

Propagande électorale (illustration).

Les dés sont jetés

Au nombre des 28 partants, il y a donc de nouvelles têtes et des figures plus connues. Parmi ces dernières, des sortants ainsi que des récurrents qui tentent leurs chances une nouvelle fois.

Circonscription 1 (au centre)

Ils sont 8 CANDIDATS pour le François, le Gros-Morne, le Lamentin, le Robert et Trinité. Ils étaient 17 en 2022.

L’avocat Jiovanny William du NFP (Nouveau Front Populaire) composé des forces de gauche et d’extrême gauche, se retrouve face à son confrère Philippe Edmond-Mariette, soutenu par le GSPM (Gran Sanblé Pou Matinik), piloté par les indépendantistes locaux. Gabriel Jean-Marie de Combat Ouvrier, remplace sa camarade Marie-Hélène Marthe-Surelly qui portait les couleurs de l’organisation communiste révolutionnaire en 2022.

Alain-Claude Lagier, chef de file de l’opposition franciscaine (gauche), a fait un ticket avec Karine Mousseau classée à droite. Pour l’étiquette RN de l’extrême droite, exit Charles Bélimont au profit de Cédric Crampon.

Fabrice Fiari Sylvain Hoche, et Yann Mievilly (d’Europe Ecologie Les Verts) sont SE (Sans Étiquette). Ce dernier avait déjà sollicité les suffrages des citoyens du secteur en 2022.

Circonscription 2 (au Nord)

Ils sont 5 CANDIDATS pour 17 communes, le plus gros bataillon du territoire (Ajoupa-Bouillon, Base-Pointe, Case-Pilote, Carbet, Fond-Saint-Denis, Lorrain, Macouba, Marigot, Morne-Rouge, Prêcheur, Grand-Rivière, Morne-Vert, Bellefontaine, Saint-Pierre, Saint-Joseph, Schoelcher et Sainte-Marie). Ils étaient 11 participants en 2022.

Le sortant et ex-maire du Prêcheur, Marcelin Nadeau du parti souverainiste local "Péyi A", se représente, toujours soutenu par le NFP (l’ex NUPES). Il aura en face de lui cette fois, 2 édiles encore en exercice et bien implanté dans leur commune respective. Il s’agit du pierrotin Christian Rapha et de son collègue joséphin, Yan Monplaisir, 2 personnalités de la droite martiniquaise.

L'extrême droite a investi Juvénal Rémir, tandis que le conseiller de la majorité de la CTM, Alexandre Ventadour, se positionne sans étiquette. Mais il devrait tout de même bénéficier du soutien de l’"Alliance Matinik", laquelle a contribué à la victoire de Serge Letchimy en juin 2021 à la tête de la Collectivité majeure.

Des panneaux d'affichage pour les élections en Martinique.

Circonscription 3 (Fort-de-France)

Ils sont 8 CANDIDATS (13 en 2022) à briguer le poste du sortant Jhonny Hajjar, encarté PPM (Parti Progressiste Martiniquais), qui se représente avec cette même étiquette de gauche. L’adversaire historique du parti césairien sera encore une fois l’indépendantiste Francis Carole du GSPM.

Béatrice Bellay (de la Fédération Socialiste Martiniquaise) qui s’était présentée il y a deux ans au Centre, revient cette fois à Fort-de-France, toujours sous les couleurs du NPF (ex NUPES).

La journaliste Nathalie Jos reste sur cette circonscription toujours au nom de "Péyi A". En revanche, Emmanuel Granier, homme de médias lui aussi, tente l’aventure foyalaise pour la première fois après avoir pris ses distances avec la politique ces dernières années.

L’expérience politique est nouvelle en revanche pour la socio-professionnelle Frédérique Dispagne, qui s’aligne sans étiquette (SE), contrairement à la jeune Mélanie Sulio qui était au Sud en 2022 pour Combat Ouvrier. Max Ferraty qui lui, figurait sur les panneaux du Nord lors de la dernière élection, sera le représentant du RN à Fort-de-France cette année.

Circonscription 4 (Sud)

Concernant le Sud, où ils sont 7 CANDIDATS (14 en 2022), sans surprise, Jean-Phillipe Nilor de "Péyi A" espère encore garder le siège du Palais Bourbon. Ses concurrents sûrement les plus déterminés sont Phillipe Petit du centre droit qui récidive comme en 2022, ainsi que l’écologiste Louis Boutrin, membre de l’opposition GSPM à l’Assemblée de Martinique. Cependant, il n’est pas soutenu par le parti pour cette tentative au Sud du territoire, alors qu’il s’est toujours présenté au Nord lors de scrutins antérieurs.

Pour le Rassemblement National c’est Grégory Roy-Larentry qui fera campagne dans la zone, mais il n’était pas au rendez-vous en 2022. Idem pour Aude Goussard, prétendante sans étiquette qui fait ses premiers pas dans cette élection, ce qui n’est pas le cas de Karine Thérèse (d’Europe Ecologie Les Verts), dont le nom figurait dans cette même circonscription deux ans auparavant.

Enfin, à noter le retour d’Yvette Galot, ex-conseillère régionale lors de la mandature de Serge Letchimy de 2010 à 2015, après des velléités lors des municipales au Diamant.

Urne recevant les bulletins des votants (image d'illustration).

Député de la France

Un député est un parlementaire qui "représente à la fois, sa circonscription et la nation entière". Élu à l’Assemblée nationale, il participe à l’exercice de la souveraineté nationale. Il vote la loi et contrôle l’action du gouvernement.