Élections sénatoriales de 2023 : qui sont les prétendants en Martinique ?

Le 24 septembre prochain, 170 sièges parmi les 348 du Sénat seront renouvelés. En Martinique, les deux postes sont concernés par ce scrutin, mais les prétendants ne se dévoilent pas encore publiquement. Néanmoins, les conciliabules ont déjà commencé en coulisse, tandis que les sortants, Catherine Conconne et Maurice Antiste, n’ont pas encore délivré leurs intentions.

Le 24 septembre 2023, auront lieu les élections sénatoriales en France. Ces élections permettent à un collège électoral, comprenant les parlementaires (députés et sénateurs), les conseillers territoriaux, régionaux et départementaux élus, ainsi que les délégués des conseils municipaux, d’élire les sénateurs, pour un mandat de 6 ans renouvelable.

2 postes en Martinique

Le nombre de sénateurs élus dans chaque circonscription varie en fonction de la population. Pour le prochain scrutin, les deux postes que compte la Martinique sont concernés.

Chaque renouvellement permet d'élire environ la moitié des sénateurs répartis en deux séries. La série 2 qui comporte 178 sièges a été renouvelée lors des élections sénatoriales de septembre 2020. Les 170 sièges de la série 1 seront renouvelés en septembre 2023.

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Scrutin majoritaire à deux tours

Selon le nombre de sièges à pourvoir, les sénateurs sont élus au scrutin majoritaire à deux tours (circonscriptions désignant 1 ou 2 sénateurs), ou au scrutin de liste à la représentation proportionnelle (circonscriptions désignant 3 sénateurs ou plus.

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Des sénateurs réunis en commission (image d'illustration).

Les intentions des sortants sont attendues

À ce jour, Catherine Conconne et Maurice Antiste n’ont pas encore dit publiquement s’ils se représentent ou pas. Si la sénatrice reste pour l’instant discrète sur sa volonté, les activités se bousculent en revanche sur son agenda parlementaire, une constance depuis le début de son élection.

Les réseaux sociaux, "terrain de jeu" de Catherine Conconne

Car la sénatrice de LME (La Martinique Ensemble) a bien compris l’efficacité de la communication politique à ce niveau de responsabilité. Elle est en lien permanent avec la presse en communiquant sur ses engagements. Une conseillère territoriale très présente également sur les réseaux sociaux, où elle affiche ses positions et ses convictions régulièrement, ce que lui reprochent certains élus.

La sénatrice assume, mais reste à savoir si cette stratégie sera payante pour un 2e mandat. Il faut convaincre les grands électeurs dont ceux du PPM (Parti Progressiste Martiniquais), son ancien groupe. Ils sont plus d’une centaine rien qu’à Fort-de-France.

6 candidats à l’investiture au PPM

Ce n’est donc pas gagné pour la foyalaise, d’autant que le Parti enregistre pas moins de 6 aspirants à l’investiture, dont deux poids lourds, Frantz Thodiard, adjoint au maire, tout comme Raphaël Séminor. Ce dernier a l’avantage du terrain, puisqu’il a été conseiller général par le passé. 

Les autres noms d’après nos sources, sont Christian Lapoussinière, président du centre césairien, l’adjoint au maire foyalais, Alain Alfred, Lydie Prusset, une enseignante encartée et Dominique Carotine conseiller municipal au François.

Le rapport de la commission d’investiture sera rendu dans les prochains jours au "comité national" du PPM, lequel doit désigner in fine son candidat d’ici à la fin de ce mois de mai.

Le "cas" Yvon Paquit

Le nom d’Yvon Paquit circule également, mais ce militant historique du PPM s’est mis en porte-à-faux vis-à-vis de sa formation d’origine, lorsqu’il a décidé de se présenter contre Catherine Conconne alors choisie par ses pairs, lors des dernières sénatoriales en 2017.

Le 1er adjoint au maire de Fort-de-France n’ayant pas été réintégré au sein de son parti, devrait se présenter sans étiquette. En tous cas, il serait toujours partant.

"Ni oui, ni non" pour Béatrice Bellay

Autre intéressée par ce scrutin sénatorial, la 1ère secrétaire fédérale du Parti Socialiste de Martinique, fraîchement réélue (le 8 février 2023). Béatrice Bellay ne dit "ni oui, ni non"… pour le moment.

Pour l’instant, ce n’est pas encore déterminé. Ni oui, ni non...

Béatrice Bellay

Le maire de Trinité y pense ?

Le nom d'un autre socialiste est dans l’air, celui du maire de Trinité. Ni confirmation ni infirmation de la part de Frédéric Buval. Il nous a confié néanmoins qu’il prévoit une réunion prochainement avec son groupe politique et son conseil municipal, afin de leur rappeler qu’"il y a des échéances qui approchent. Qu’en pensez-vous chers collègues ?".

Maurice Antiste se soigne… ira où n’ira pas ?

Concernant le second sortant, Maurice Antiste, des soucis de santé pourraient l’écarter définitivement de la "Haute assemblée" après deux mandats successifs avec l’aide d’EPMN (Ensemble Pour Une Martinique Nouvelle).

L’ex maire de la ville du François devrait lui-même annoncer sa décision "le moment venu". Mais il reste "combatif" affirmait-t-il en mars dernier sur notre site.

Des sénateurs réunis dans l'hémicycle de la "Haute assemblée" (image d'illustration).

3 prétendants pour "Péyi-A"

Les grands électeurs du Francois comme plusieurs autres "communes amies" de "Péyi-A" (Ducos, Diamant, Vauclin, Francois, Robert, Riviere-Pilote…) attendent de connaître le nom de celui ou celle qui ira à la bataille de septembre avant de faire campagne.

Les instances du mouvement co-dirigé par les députés Jean-Philippe Nilor et Marcelin Nadeau auront à choisir entre 3 prétendants : Richard Barthélery, conseiller de l’opposition à Trinité, Kévin Capron, jeune militant et Louise Telle, celle qui pourrait tenir la corde grâce à son expérience politique. L’ex-conseillère territoriale est une dissidente du "Gran Samblé Pou Matinik" (GSPM) présidé par l’indépendantiste Alfred Marie-Jeanne.

Qui pour le "Gran Samblé" ?

À propos des nationalistes du "GSPM" justement, ils ont à ce jour au moins un candidat "intéressé" selon nos informations : il s’agit d’Eugène Larcher, le maire des Anses-d’Arlet.

Le cas échéant, il n’en sera pas à son premier coup d’essai, sauf qu’entre-temps, il a perdu son influence supposé, depuis qu’il n’est plus président de la communauté d’agglomération de l’espace Sud.

Au RDM, ce sera un homme "disponible"

De son côté, le RDM (Rassemblement Démocratique pour la Martinique) a déjà validé la candidature de Belfort Birota. L'actuel président du SMTVD (Syndicat Mixte de Traitement et de Valorisation des Déchets) élu en février 2022, a notamment été conseiller général pour le Robert et plus récemment, conseiller territoriale et président du STIS - le Service d'Incendie et de Secours de l'île. 

Cet ancien professeur retraité aime à rappeler son expérience dans la politique en ajoutant qu'il est "disponible". Mais il risque d'être en difficilté eu égard au faible nombre d'élus que compte le parti autonomiste créé par l'ancien sénateur Claude Lise.

La municipalité du Diamant dont le maire (Hugues Toussay) est un membre actif du RDM et quelques opposants dans deux mairies, ne suffiront probablement pas à  garantir au candidat Birota un scrutin majoritaire. Il devra par conséquent "chasser" des votes dans d'autres camps.  

Et à droite ?

Enfin, au sein de la droite locale, l’appétit politique semble toujours en berne depuis la déroute des dernières élections territoriales.

Pas un sursaut d’orgueil que ce soit de la part du maire du Saint-Esprit, Fred-Michel Tirault, ou de ses homologues du nord, Jenny Dulys-Petit et Christian Rapha. Aucun d’entre eux n’est candidat à l’heure qu’il est pour ces futures élections sénatoriales.

Est-ce un recul pour mieux renaître ? L’avenir nous le dira.