Elections territoriales : constituer une liste de candidats constitue un véritable casse-tête

L'hémicycle de la CTM à Plateau-Roy à Cluny, lors d'une plénière (image d'illustration).

L’élaboration et la validation d’une liste de candidatures pour les élections territoriales est un exercice plus redoutable qu’il n’y paraît. Du reste, aucune n’est encore annoncée, à quelques cinq mois du premier tour de scrutin.

Avant de connaître le nom de celle ou de celui qui va emporter les élections territoriales, voici un bref rappel des critères à remplir pour s’y porter candidat. Il ne s’agit pas ici des conditions légales, mais du profil-type du candidat ou de la candidate à un siège de l’Assemblée de Martinique ou de son conseil exécutif.

Tout d’abord, constituer une liste de 64 personnes. Si 60 sièges sont à pourvoir (51 à l’assemblée et 9 au conseil exécutif) le législateur a prévu 4 candidatures supplémentaires pour faire face aux impondérables. Il est plus prudent de se constituer une réserve d’une dizaine de personnes pour parer aux éventuels désistements ou aux cas de force majeure comme l’inéligibilité, le décès ou la mutation.

La liste doit être une maquette de l’électorat en étant composée des mêmes catégories socioprofessionnelles, démographiques et résidentielles que dans la population. Sans oublier l’égalité entre femmes et hommes, ni la répartition sur les quatre sections électorales – Nord, Centre-Atlantique, Fort-de-France et Sud.

Une opération délicate et sophistiquée

 

Ensuite, il faut définir un programme conforme aux compétences de la collectivité. Et si possible, en concordance avec les attentes réelles ou supposées de la population. Il faut également organiser une équipe resserrée autour d’un chef ou d’une cheftaine sachant insuffler son dynamisme à son groupe, à l’instar d’un entraîneur d’équipe de sport collectif.

Il est impératif de constituer un réseau de militants sur tout le territoire, afin de diffuser le programme de la liste et de convaincre les indécis. Il faut aussi décortiquer les listes électorales de chaque commune pour mieux préparer le scrutin. Il vaut mieux, bien sûr, maîtriser leur géographie électorale et leur histoire politique.

Bien entendu, l’équipe de base disposera de moyens financiers conséquents pour la campagne électorale. Les affiches, les brochures, les prospectus, les réseaux sociaux, les quartiers généraux et les déplacements coûtent cher.

Enfin, avoir une expérience politique ou civique est une condition nécessaire mais non suffisante. Si la politique n’est pas une profession, c’est un métier. Le futur conseil exécutif ne peut pas être présidé par un parfait inconnu. La charge est beaucoup trop lourde pour un novice.

Une fois que la liste remplit tous les critères pour se lancer dans la campagne, elle peut partir à la conquête des électeurs. A cinq mois de la date présumée du premier tour, aucune n’est encore prête. Comme quoi, la chose n’est pas si aisée.