Le Parlement devrait avaliser le souhait du gouvernement de reporter les élections territoriales de mars à juin, en raison de la situation sanitaire. Et si nos dirigeants politiques, au vu des enjeux, tentaient de trouver un consensus entre eux au lieu de se quereller ?
Une année politique majeure s’ouvre avec le report des élections territoriales de mars à juin 2021 qui se précise. Le président propose, le Parlement dispose. Ainsi, sénateurs et députés vont se prononcer d’ici début février sur le nouveau calendrier électoral. Il est impossible de tenir le délai prévu. Le déroulement de la campagne électorale est fortement perturbé par les restrictions des libertés individuelles.
Il va sans dire que la campagne sera rythmée par l’évolution de la situation sanitaire. Ceux qui désirent être élus au sein des instances de la Collectivité Territoriale de Martinique devront rivaliser d’audace et de technicité pour aller à la rencontre des quelques 300 000 électrices et électeurs qui ne se pressent guère aux urnes. La distance sociale ne peut pas être totalement abolie par les réseaux sociaux, des vecteurs nécessaires mais non suffisants pour propager les programmes des candidats.
Autant que sur la forme de leur engagement, nos formations politiques seront attendues sur le fond de leurs discours. Celles qui obtiendront les meilleures audiences auront misé sur l’innovation dont la Martinique a grandement besoin pour s’extraire du marasme qu’elle vit.
Remettre le pays sur les rails
Chaque liste de candidats devra définir un plan cohérent visant à surmonter les conséquences économiques, sociales, médicales, environnementales et sociétales de la crise sanitaire. Ce qui implique d’aller au-delà des prérogatives légales de la CTM en usant d’audace pour casser les codes habituels afin de redonner espoir au peuple.
Un espoir à la mesure de l’impérieuse refondation de notre économie. Il est temps de miser, sur des secteurs dynamiques créateurs d’emplois qualifiés et rémunérateurs. Par exemple : l’agriculture nourricière, le numérique, la santé, la formation des adultes, les services à la personne.
Qui dit refondation de l’économie dit aussi refondation de la politique. Nos états-majors voudront-ils s’unir sur l’essentiel, en mettant de côté leurs désaccords, somme toute secondaires en comparaison des enjeux ? Sauront-ils convenir que leurs divergences portent avant tout sur des questions de personnes ?
Entendront-ils le souhait de larges fractions de l’opinion publique de construire une union sacrée pour sortir la Martinique de la morosité ? La crise sanitaire nous apprend à vivre différemment et à penser autrement. Pourquoi ne pas tenter une nouvelle façon de faire de la politique, le temps que le pays soit remis sur les rails ?