Les élus de la CTM demandent à l’État de reprendre la main sur le RSA

Les élus l'Assemblée de la CTM.
Le gouvernement va-t-il reprendre à sa charge le versement du Revenu de solidarité active, en lieu et place de la Collectivité territoriale ? Les élus de l’Assemblée de Martinique ont voté une motion en ce sens lors de leur dernière réunion plénière.
La Collectivité Territoriale de Martinique est en passe de renoncer à une parcelle de ses pouvoirs. Ses élus demandent à l’État de prendre à sa charge le versement du Revenu de solidarité active, servi à 35 000 bénéficiaires. La motion votée lors de la dernière plénière de l’Assemblée de Martinique, le 14 novembre dernier, est sans ambigüité.

Le poids du RSA dans le budget de la CTM, 74 millions d’euros, est trop lourd. Notre collectivité n’est pas la seule dans le cas. Dans toute la France,  le manque à percevoir des transferts de compétence de l’État vers les collectivités locales depuis 12 ans est évalué à 600 millions d’euros.

Les gouvernements successifs ont tous été de mauvais payeurs. Ils n’ont  jamais versé à l’euro près le montant des dotations prélevées sur le budget de l’État puis versées par les collectivités. Les charges augmentant chaque année, le déficit des collectivités se creuse. Et ceci, dans l’indifférence assumée des technocrates au regard froid du ministère de l’Économie et des Finances.

Nos élus, constatant qu’ils ne disposent plus des moyens d’assumer cette dépense, demandent au président de la République, au Premier ministre et à la ministre des Outre-Mer "de retenir la Martinique comme territoire d’expérimentation de la re-étatisation du RSA".

Nos indépendantistes et autonomistes, en tout cas tel qu’ils se définissent, demandent une recentralisation des pouvoirs des élus locaux. Soit il s’agit de mettre le gouvernement face à ses responsabilités de payeur peu fiable. Soit il s’agit pour eux de s’enlever une épine du pied à bon compte. Dans les deux cas, cette décision peut être interprétée comme un début d’aveu d’échec de la CTM. Au bout de deux ans seulement.