La commémoration des émeutes du 20 au 22 décembre 1959 à Fort-de-France est l’occasion, chaque année, de s’arrêter sur ces événements tragiques, désormais bien connus. Une initiative des élus de l’époque mérite de s’y arrêter.
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Que faut-il retenir des émeutes survenues à Fort-de-France en décembre 1959 ? La question se pose, 57 ans après. D’autant que les conclusions du rapport rédigé par la commission d’historiens présidée par Benjamin Stora viennent de lever un coin du voile sur le déroulement de ces événements. Au sein de cette instance, Louis-Georges Placide a puissamment contribué à déchiffrer les circonstances du soulèvement d’une partie de la jeunesse foyalaise. À partir d’un accrochage entre deux usagers de la route, de véritables scènes de guérilla urbaine se sont produites, soldées par la mort de trois jeunes manifestants : Betzi, Rosile, Marajo, tués par la police.
Parmi les multiples moments de cette période agitée, la résolution votée à l’unanimité par les élus du Conseil général, toutes tendances confondues, mérite d’être rappelée. Le 24 décembre au matin, ils demandent "que des conversations soient entamées immédiatement entre les représentants qualifiés des Martiniquais et le Gouvernement pour modifier le statut de la Martinique en vue d’obtenir une plus grande participation à la gestion des affaires martiniquaises".
Six décennies plus tard, ces deux camps se sont rapprochés. L’assimilation est devenue une doctrine obsolète, mais l’autonomie n’est toujours pas mise en œuvre. Avec le recul, nous pouvons nous demander si les élus de décembre 1959 n’étaient pas en avance sur leur temps.
Parmi les multiples moments de cette période agitée, la résolution votée à l’unanimité par les élus du Conseil général, toutes tendances confondues, mérite d’être rappelée. Le 24 décembre au matin, ils demandent "que des conversations soient entamées immédiatement entre les représentants qualifiés des Martiniquais et le Gouvernement pour modifier le statut de la Martinique en vue d’obtenir une plus grande participation à la gestion des affaires martiniquaises".
Les camps se sont rapprochés...sans plus
Bien entendu, cette motion reste lettre morte. Tout au contraire, le pouvoir central renforce son emprise sur les affaires locales. Les élus sont marginalisés par le préfet. Ce qui accentue le clivage entre deux camps bien délimités. Sur la droite de l’échiquier, les partisans de l’assimilation. En clair, la disparition de toute trace de la personnalité collective martiniquaise. Sur la gauche, les partisans de l’autonomie. En clair, l’accroissement de la responsabilité politique locale.Six décennies plus tard, ces deux camps se sont rapprochés. L’assimilation est devenue une doctrine obsolète, mais l’autonomie n’est toujours pas mise en œuvre. Avec le recul, nous pouvons nous demander si les élus de décembre 1959 n’étaient pas en avance sur leur temps.