Sept historiens planchent sur les événements de décembre 59 en Martinique, de juin 62 et de mai 67 en Guadeloupe. Réunis au sein d’une commission de recherche, leur première réunion de travail s’est tenue ce mardi, à Paris. Trois questions à Benjamin Stora, président de la commission.
Première journée de travail, ce mardi, pour la commission de recherche sur les événements de décembre 1959 en Martinique, de décembre 1962 et de mai 1967 en Guadeloupe (voir l’arrêté ministériel ci-dessous). Ces trois drames majeurs (détails ici) ont endeuillé les Antilles et la Guyane sur fond de décolonisation. Réunis au ministère des Outre-mer, sept historiens ont commencé à travailler sur le sujet. Dans un an, ils devront remettre un rapport à la ministre, George Pau-Langevin. Benjamin Stora, président de cette commission, répond aux questions de la1ere.fr.
La1ere.fr : Quel est l’objectif de cette commission ?
Benjamin Stora : Il ne s’agit en aucun cas d’établir une "vérité officielle". Ce sont trois événements qui font débat aux Antilles et en Guyane. Qui dit "histoires non élucidées" dit "interprétations fantasmées". A partir de là, mieux vaut s’y atteler. A nous d’aller aux archives, de croiser les sources, de faire notre travail d’historiens. Une cinquantaine d’années nous sépare de ces événements, ça devient intéressant à affronter aujourd’hui. Ensuite, on ne s'interdit pas de faire des recommandations pour les enseignants, les livres scolaires...
Est-ce pertinent de traiter ces trois événements en même temps ?
Oui, parce que même si ce sont des événements de nature différente, ils ont des points communs. Je pense notamment au contexte de décolonisation, de la guerre d’Algérie…Nous nous sommes répartis le travail. Certains travailleront uniquement sur le crash de l’avion en 1962 à Pointe-à-Pitre (comptant à son bord deux autonomistes, l’hypothèse de l’attentat n’est pas exclue, ndlr), d’autres sur les manifestations de 1967 en Guadeloupe (réprimées dans le sang, il a fallu presque 30 avant que les autorités reconnaissent avoir fait des dizaines de morts).
A quel rythme allez-vous travailler ?
Si tout va bien, nous rendrons notre rapport dans un an. En attendant, nous allons nous revoir trois ou quatre fois. Le prochain rendez-vous est prévu en juin. On a prévu de se rendre aux Antilles avant la fin de l’année 2015. Dans ce genre d’histoire, il faut d’abord faire l’inventaire de ce qui existe déjà. C’est faux de dire qu’il n’existe rien sur le sujet (voir ci-dessous le magazine "Complément d’enquête", consacré au "massacre oublié de 1967"). Le problème, c’est la pression de l’instantanéité. Mieux vaut ne pas être pressé.
La1ere.fr : Quel est l’objectif de cette commission ?
Benjamin Stora : Il ne s’agit en aucun cas d’établir une "vérité officielle". Ce sont trois événements qui font débat aux Antilles et en Guyane. Qui dit "histoires non élucidées" dit "interprétations fantasmées". A partir de là, mieux vaut s’y atteler. A nous d’aller aux archives, de croiser les sources, de faire notre travail d’historiens. Une cinquantaine d’années nous sépare de ces événements, ça devient intéressant à affronter aujourd’hui. Ensuite, on ne s'interdit pas de faire des recommandations pour les enseignants, les livres scolaires...
Est-ce pertinent de traiter ces trois événements en même temps ?
Oui, parce que même si ce sont des événements de nature différente, ils ont des points communs. Je pense notamment au contexte de décolonisation, de la guerre d’Algérie…Nous nous sommes répartis le travail. Certains travailleront uniquement sur le crash de l’avion en 1962 à Pointe-à-Pitre (comptant à son bord deux autonomistes, l’hypothèse de l’attentat n’est pas exclue, ndlr), d’autres sur les manifestations de 1967 en Guadeloupe (réprimées dans le sang, il a fallu presque 30 avant que les autorités reconnaissent avoir fait des dizaines de morts).
A quel rythme allez-vous travailler ?
Si tout va bien, nous rendrons notre rapport dans un an. En attendant, nous allons nous revoir trois ou quatre fois. Le prochain rendez-vous est prévu en juin. On a prévu de se rendre aux Antilles avant la fin de l’année 2015. Dans ce genre d’histoire, il faut d’abord faire l’inventaire de ce qui existe déjà. C’est faux de dire qu’il n’existe rien sur le sujet (voir ci-dessous le magazine "Complément d’enquête", consacré au "massacre oublié de 1967"). Le problème, c’est la pression de l’instantanéité. Mieux vaut ne pas être pressé.