Elysée 2022 : la gauche est-elle en mesure de faire bonne figure ?

Anne Hidalgo (Parti Socialiste), Fabien Roussel (Parti Communiste Français), Yannick Jadot (Europe Écologie Les Verts) et (en bas) Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise).
Le courant de la gauche dispose d’une pléthore de candidats potentiels à l’élection présidentielle, mais aucun ne semble en mesure de se qualifier au second tour. Pour le moment, en tout cas.

Si nous nous fions aux sondages d’intention de vote, les résultats de l’élection présidentielle risquent de surprendre. Pas une semaine ne se passe sans que deux ou trois instituts d’enquête ne révèlent la dernière photographie de l’opinion.

 

 

Les tendances varient de 2% à 3,5% des voix pour un candidat issu de l’extrême gauche, de 18 à 24% pour une personnalité incarnant la gauche, de 4 à 6% pour les écologistes, de 25 à 26% en faveur du président sortant, de 24 à 26% pour la droite républicaine et enfin, de 32 à 34% pour l’extrême droite. Ces données vont évoluer au fil de la campagne et de la conjoncture économique et sociale.

Autant la droite républicaine des Républicains tente de se réunir sur ses valeurs, autant la gauche se disloque. La logique de l’union prônée jusqu’en juin dernier n’est plus que la chronique d’une occasion ratée. De plus, le Parti socialiste a renoncé à la procédure de la primaire ouverte, comme il l’avait pratiqué pour les deux dernières élections présidentielles.

Les socialistes peu mobilisés

 

La maire de Paris, Anne Hidalgo sera probablement désignée comme la candidate socialiste dans quelques jours. La gauche est distancée, pour le moment, dans les sondages d’intention de vote. Sa fragmentation entre le Parti communiste, la France insoumise et le PS n’incite pas ses électeurs à l’optimisme. En 2017, le candidat socialiste, Benoît Hamon, avait terminé à 6%, largement devancé par Jean-Luc Mélenchon, qui avait frôlé la barre des 20%.

Rien n’indique, à sept mois du premier tour, qu’il en ira différemment. Jean-Luc Mélenchon déjà en campagne, les socialistes et les communistes doivent proposer un renouvellement de leur projet et de nouveaux horizons pour le pays. Un véritable défi, la gauche de gouvernement étant coincée entre la droite qui veut revenir aux affaires et l’extrême droite en embuscade. Son espace vital se réduit depuis une décennie, dans une société en proie au regain du conservatisme.

Un brouillage des repères

 

La gauche doit tenir compte aussi de la perte relative des repères provoqué par la pandémie et ses conséquences. L’éminent politologue Pascal Perrineau estime que « cette crise va provoquer un brouillage profond chez les électeurs qui auront du mal à entrer dans l'élection présidentielle ».

Pour lui, une troisième force peut s’immiscer dans le duel prévu entre le président sortant et la figure de proue de l’extrême droite. Pascal Perrineau croit savoir qu’il s’agit de la droite. Pronostic ou présage ? Rendez-vous le 25 avril 2022.