"Electeurs et électrices d’outre-mer, demandez mon programme !" Nous pouvons entendre ce slogan chez la plupart des candidats et candidates à l’élection présidentielle. Presque tous ont inclus quelques lignes pour les uns et des pages entières pour les autres sur ce qu’il ou elle entend mettre en pratique par et pour les collectivités. Dans l’hypothèse, bien entendu, où il ou elle sera élue chef de l’État.
Néanmoins, tous les candidats n’ont pas spécialement une vision spécifique pour nos collectivités. Certains pensent que ce sont des territoires à décoloniser. Un autre n’y a pas pensé, tout simplement. Il reste que la majorité des présidents potentiels prête une attention particulière à nos territoires où vivent 4% de la population française et 5% des électeurs.
Une lecture, rapide ou exhaustive, des programmes des candidats et candidates qui se sont attelés à la tâche révèlent des préoccupations communes. Elles sont présentées différemment dans leurs priorités, mais elles concernent les principaux sujets de préoccupation des habitants de nos collectivités ou de ceux qui en sont natifs et vivent dans l’hexagone.
Les problématiques de nos territoires prises en compte
De larges développements sont ainsi consacrés à la lutte contre la vie chère, à la création d’emplois et à la baisse du chômage, à l’accès à l’eau potable, à la mise à niveau des hôpitaux, à la dépollution par les pesticides, au développement durable, à la transition énergétique, ou encore à l’agriculture nourricière.
Les sujets concernant le développement économique et l’égalité sociale occupent une bonne place dans tous les projets, qu’ils émanent de l’extrême droite, de la droite ou de la gauche. Certains candidats évoquent aussi l’autonomie comme voie possible pour celles de nos collectivités dont les élus et la population s’y montrent disposés.
Au-delà de leurs différences réelles, les programmes ou les projets pour l’Outre-mer de la plupart des prétendants à l’Elysée révèlent un point commun, la logique du rattrapage. Avec des nuances, tous admettent que les territoires périphériques de la France sont en retard de développement, ou ont été délaissés, oubliés ou abandonnés.
L’Outre-mer est en France depuis quatre siècles
Un constat qui peut prêter à ironiser ou à sourire. L’Outre-mer d’aujourd’hui est intégré à l’empire puis à la république depuis près de quatre siècles, pour les plus anciennes implantations des Antilles, de la Guyane et de la Réunion. Les plus récentes, celles du Pacifique, le sont depuis le milieu du XIXe siècle.
L’autre point commun aux prétendants à l’Elysée, en ce qui concerne nos pays, est qu’ils sont considérés comme des points d’appui ou des relais du rayonnement planétaire de la France, ou de son expansion, ou de sa puissance. Celui-ci veut renforcer la présence militaire dans nos régions, l’autre milite pour l’essor de la francophonie. Tel autre voit dans la réussite de nos artistes, écrivains, entrepreneurs et sportifs la preuve que la présence française recèle des bienfaits sous-estimés en France.
Rassurons donc celles et ceux qui croient que l’Outre-mer est le grand oublié des candidats qui négligent nos territoires. Il n’y a pas de quoi se plaindre cette année. Pour une fois…