Traitement des déchets : l'usine de Dillon traite 300 tonnes d'ordures ménagères par jour

Depuis le début de l'épidémie de coronavirus, leur travail est encore plus précieux que jamais. Les agents de la Martiniquaise de valorisation des déchets traitent des tonnes d'ordures ménagères qui sont transformées en énergie tous les jours par l'entreprise du Morne Dillon sud à Fort-de-France.
Les agents de la Martiniquaise de valorisation des déchets sont présents en pleine épidémie de coronavirus. Sans eux, sans le ramassage et le traitement des déchets, la crise sanitaire aurait pris un tout autre visage. Les agents portent leurs équipements de protection individuelle, gants et masque.

6 équipes de conduite avec 2 personnes en quarts se relaient 7/7 jours et l'usine fonctionne 24h/24. Les travaux indispensables de maintenance sont assurés par les techniciens. Les autres agents sont en télé-travail. 
L'usine est sur la liste des équipements stratégiques du territoire (installation classée ICPE environnement pour la protection de l'environnement) sous surveillance permanente des services de l'Etat et à ce titre doit être en ordre de marche quelque soit la crise que la Martinique affronte.
Dès le 16 mars 2020, le plan de continuité de l'activité a été actionné. 

"En situation de crise il est trop tard pour se préparer. En fait c’est un peu comme lorsque nous anticipons les risques cycloniques, il faut stocker en amont les matériels et produits indispensables au maintien de l’activité.

- Denis Angibaud. Directeur de Martinique de valorisation des déchets. 

 

300 tonnes d'ordures ménagères par jour


Pas moins de 300 tonnes par jour sans compter les déchets hospitaliers dont le traitement est particulièrement sous haute surveillance sont traitées dans cette entreprise.

Au coeur du dispositif, la salle de contrôle. Trois agents, un chef de quart et son assistant avec un pontier gèrent tous les jours l'arrivée de 60 camions remplis de nos poubelles.
 

Un circuit de déchargement bien indentifié


Après être passé par le portique de détection de radioactivité, la commune du camion-benne est identifiée et son contenu est vidé dans une fosse de 3 500 m3. Là encore le premier contrôle est de regarder si "par inadvertance" une bouteille de gaz où un objet dangereux n'aurait pas été jeté. 

Un agent est aux manettes de deux ponts roulants avec grappin pour être ensuite brassés de façon à faire une masse homogène.

Ces déchets seront brûlés dans un four de 850°C pendant 2 secondes !   Pas moins de 7 tonnes/heure.
Traitement de déchets en usine (image d'illustration).
300 autres tonnes seront stockés au Petit Galion. Sur l’année environ 200 000 tonnes d'ordures ménagères sont ramassées dont 110 000 incinérées.


Les déchets à risque infectieux


Les DASRI (Déchets d’activités de soins à risque infectieux) sont collectés à part et déposés dans un local spécialisé. Puis sont déversés dans des Grand Récipients Vrac (GRV) avant d'être  acheminés dans les trémies via un processus appelé́ Sherpa. 
 
Les GRV après avoir été vidés sont lavés et désinfectés. Ils sont stockés dans un local propre et ne croisent pas les autres flux de déchets. Il seront ensuite remis à disposition des établissements de soins et des hôpitaux. 

Ils sont constitués de cendres volantes et de tous les polluants piégés par le traitement des fumées (2 800 t/an).
 
Il s’agit au quotidien de bien vérifier la provenance des dasri, leur poids et l’absence de radioactivité. 


Transformation des déchets 

 

La chaleur dégagée par la combustion des déchets permet de créer de l'électricité produite grâce à un turbo-alternateur. Elle permet, par la combustion des déchets de créer de l'électricité produite grâce à un turbo-alternateur et vendue à EDF après autoconsommation du centre pour ses besoins.

Les déchets sont incinérés dans l'un des fours à 850 ° pendant deux secondes.

Les ferrailles et mâchefers issus de la combustion sont triés et maturés sur place.

Les sous-produits métalliques ont vocation à être revalorisés en technique sidérurgique, et les résidus inertes sont utilisables en technique de construction de sous couches routières ou remblaiement de tranchées techniques.

Les fumées sont traitées par un filtre à manches (poussières, SOx, dioxines). Ces poussières appelées Refiom (résidus d'épuration des fumées d'incinération d'ordures ménagères) sont recueillies dans un silo. Un laveur basique à la soude complète le traitement des acides résiduels avant le rejet dans l'atmosphère par les cheminées.

Avant leur rejet dans l'atmosphère, les fumées sont analysées en continu.

Ces poussières et les cendres volantes sont ensuite mis en sacs et en conteneur maritime pour envoi vers le territoire métropolitain où ils sont dirigés vers une installation de stockage de déchets dangereux (ISDD).