En grande difficulté financière, l’Association des Victimes du Crash Aérien du 16 août 2005 lance un cri d’alarme aux élus de la CTM. Lors de la séance plénière du mois du jeudi 3 octobre, Rose-Marie Taupin-Pélican, présidente de l’AVCA a interpellé l’Assemblée de Martinique sur la situation de l’association.
"L’heure est grave", a-t-elle déclaré. L’association qui se bat depuis plus de 19 ans pour connaître la vérité sur ce drame qui a coûté la vie à 152 Martiniquais, pourrait être contrainte d’abandonner les poursuites judiciaires. Elle se retrouve désormais également dans l’incapacité de payer le loyer de son local situé au Lamentin.
Aujourd’hui, nous devons payer 13 000€ à un avocat. C’est aussi le solde de tous les comptes de l’association. Ce qui veut dire que si nous payons cet acompte, de 13000€, l’AVCA ne peut plus payer son loyer d’octobre, de novembre, de décembre, etc… On sera obligé de mettre la clé sous le paillasson. On ne peut plus payer nos charges, l’eau, l’électricité, le téléphone. On ne peut plus rien payer et on sera obligé d’aller devant les familles et dire que faute de fonds, on n’a pas pu aller au bout de notre mission. (...) Aujourd’hui, l’AVCA ne peut plus rien faire.
Rose-Marie Taupin-Pélican, présidente de l'AVCA
Les familles réunies au sein de l'Association des Victimes de la Catastrophe Aérienne du 16 août 2005 restent déterminées. Pour rappel, en juin 2024, la Cour de cassation a confirmé la régularité de l'arrêt rendu par la Cour d'appel de Fort-de-France le 26 avril 2023, lequel validait le non-lieu prononcé en juin 2015 par le juge d'instruction.
Nous sommes toujours dans un conflit judiciaire qui s'éternise. Nous sommes toujours en quête de la vérité. Je peux vous assurer que si il n’y avait pas l’AVCA, cette affaire se serait clôturée depuis très longtemps. (...) Pour avoir eu connaissance de tout le dossier, cette à dire, des 160 000 pages du dossier, je peux vous assurer qu’il y a suffisamment d’éléments pour nous permettre de penser qu’il y a des responsables qu’on protège, des responsables dont on ne veut pas dire le nom. Et le premier est la DGAC française (Direction Générale de l’Aviation Civile, ndlr).
L’association souhaite désormais saisir la juridiction internationale. Dans son intervention, Rose-Marie Taupin-Pélican a indiqué que "le 25 octobre [l’association] sera forclos pour la saisine de la Cour européenne des droits de l’homme".