En Haïti, la révocation du premier ministre par intérim Garry Conille, déclenche une nouvelle crise politique

Dimanche 10 novembre 2024, dans Le Moniteur, le journal officiel d’Haïti, un arrêté signé par 8 des 9 membres du CPT (Conseil Présidentiel de Transition), confirme qu’Alix Didier Fils-Aiméâgé de 52 ans, est nommé premier ministre d’Haïti.

Garry Conille a donc été révoqué après seulement 6 mois de mandat en tant que Premier ministre. En 2012, il avait déjà été remercié par le président Michel Martelly après seulement 4 mois d'exercice.

Mais cette fois, Garry Conille refuse de démissionner. Dans un courrier expédié au responsable du Journal, il explique que le CPT n’a pas le pouvoir de le renvoyer.

Selon la Constitution, "seul le parlement haïtien peut révoquer le Premier ministre". Aucun dirigeant n'est élu par le peuple d’Haïti. Tous occupent des postes de transition.

Relations compliquées entre le Conseil et le Premier ministre déchu

Garry Conille avait prêté serment en mai 2024, mais les rapports avec les membres du Conseil ont toujours été compliqués. En outre, depuis plusieurs mois, les efforts pour neutraliser les puissants gangs ont été un échec.

Quelques jours avant sa révocation, Garry Conille avait renouvelé sa demande pour la démission de 3 membres du Conseil Présidentiel de Transition, impliqués selon lui dans une affaire de corruption à la Banque Nationale de Crédit, laquelle appartient à l'Etat.

Mais Leslie Voltaire, l'actuel président du CPT, refuse de remercier les 3 membres en question. Depuis un mois, la communication avait été rompue. 

Si Alix Didier Fils-Aimé prête serment ce lundi 11 novembre 2024, Haïti pourrait se retrouver avec 2 premiers ministres. 

Une nouvelle crise dans un contexte compliqué

Aux Etats-Unis, le mandat du président Joe Biden, qui soutient le travail du gouvernement de transition ainsi que la Mission Internationale pour combattre les gangs, prend fin.

En janvier 2025, c'est Donald Trump qui reviendra à la Maison Blanche à Washington et le soutien de ce dernier aux programmes de stabilisation politique et sécuritaire en Haïti, n’est pas garanti.

De plus, les efforts des Nations-Unies pour continuer à financer la Mission internationale en Haiti, n’ont pas récolté les fonds nécessaires.