En Haïti, les balles des gangs impactent l’aéroport international, certaines compagnies suspendent leurs vols

En Haït, une manifestation à Port-au-Prince pour demander le départ du premier ministre par intérim, Ariel Henry
Sur le tarmac de l’aéroport international Toussaint Louverture à Port-au-Prince, les fuselages des avions ont été percés par les balles perdues. Des compagnies aériennes ont annulé des vols. Six policiers sont morts dans cette nouvelle spirale de violence.

Les images postées sur les réseaux sociaux montrent un impact de balle sur le fuselage d’un Airbus A 321 opéré par Dominican Airlines. Il n’a pas eu de blessé.

L’appareil de la compagnie Sunrise Airways qui assurait la liaison entre Port-au-Prince et la Havane a également reçu une balle perdue au niveau du fuselage.

Dans l’enceinte de l’aérogare, le terminal Guy Malary a également reçu des impacts de balles. Les passagers ont dû se jeter au sol pour éviter les balles qui ont percé les sièges dans la salle d’arrivée du terminal.

Des impacts de balles sont visibles sur les murs extérieurs du bâtiment.

L’aéroport ne serait pas la cible des tirs. Les balles ont été tirées par les membres des gangs rivaux qui défendaient leurs territoires respectifs autour de l’aéroport.

Sunrise Airways, Spirit Airlines et American Airlines ont donc décidé de suspendre les vols vers Port-au-Prince et de suivre de près la situation sécuritaire en Haïti. D’autres vols seront annulés si la situation s’aggrave.

Des policiers tués

En 48 heures, 6 policiers ont été abattus par les gangs. Le corps de l’un d’entre eux a été mutilé dans la rue.

L’acte a été filmé et posté sur les réseaux sociaux par d’autres membres du gang.

Des écoles ont été attaquées.

Le quotidien, Le Nouvelliste estiment que les gangs veulent "souligner que le pire est à venir."

En Haïti les forces de l'ordre sont ciblées par les gangs lourdement armés

Une nouvelle date des élections

Il y a eu aussi des manifestations pour demander le départ d’Ariel Henry, Premier ministre par intérim depuis 2021.

Le 29 février 2024, pendant son déplacement au Kenya pour signer un accord de réciprocité avec le gouvernement kenyan pour le déploiement de 1000 policiers, les gangs ont annoncé leur intention d’obliger Ariel Henry à quitter le pouvoir.

Ariel Henry n’a pas donné sa démission, mais il a annoncé une nouvelle date pour les élections. Selon le calendrier du Premier ministre par intérim, les Haïtiens seront appelés aux urnes le 31 août 2025.

À Port-au-Prince, le corps d'un homme abandonné dans la rue.

En Haïti, certains accusent Ariel Henry de fomenter la violence des gangs et de vouloir maintenir le climat d'instabilité afin de rester au pouvoir aussi longtemps que possible.

On doute fort qu’il va respecter la nouvelle date des élections.