Des entreprises martiniquaises adaptent leur activité durant le confinement

La période est difficile pour bon nombre d'entreprises martiniquaises qui ne peuvent travailler normalement. Pourtant certaines tentent de s'adapter afin de répondre au besoin du moment. 
Sur le portable ou la ligne fixe, il faut s'y essayer plusieurs fois avant d'obtenir un interlocuteur. Le plus efficace reste la page internet. Mais là encore il faut suivre avec attention la "réouverture des ventes" tant la demande est forte. 
 

Un déménageur qui fait les courses alimentaires


Avec les mesures de confinement, payer une entreprise pour faire ses courses et les livrer à domicile est un privilège que de nombreux Martiniquais s'accordent. Et Jonathan Chauvet, le président de la société DTS a réagi très rapidement. L'entreprise spécialisée dans le déménagement et le transport de marchandises a complètement revu son activité.

On ne peut plus faire de prestation déménagement puisqu'on ne va pas chez les gens. On est exclusivement sur l'activité de livraison de courses parce qu'on a beaucoup de demandes.

Lorsque j'ai vu les files devant les centres commerciaux, j'ai tenté de proposer une solution à ce problème. C'était un réel besoin, proposer ce service nous semblait logique.

Je ne m'attendais pas à avoir 2 000 appels et plus de 200 commandes par jour, raconte-t-il. 

Il faut dire que la société propose une prestation originale. L'achat du chariot (trois montants fixes qui incluent les frais de services et de livraison) se fait en ligne par le biais d'une plateforme partenaire. Puis le client peut suivre la préparation du chariot et le passage en caisse en direct via une application qui permet les appels vidéo. Enfin, le livreur dépose les achats au pas de la porte sans aucun contact. 

L'entreprise qui compte normalement une vingtaine de salariés est en effectif réduit par rapport au confinement. "On est 8. Les journées sont longues, mais on essaye de faire une organisation. L'équipe qui prépare commence un peu plus tôt et finit à midi. Puis l'équipe de livraison prend le relais. On essaye de faire des équipes de deux à chaque fois", explique le président de la société. 
 

Du service à la personne en épicerie


La petite société MB Services lancée par deux jeunes Martiniquais en janvier 2020 ne s'attendait pas à une telle affluence et si rapidement. "En janvier on tournait avec 5 clients par semaine. Depuis le confinement, on a 5 à 6 clients par jour, du lundi au samedi", avoue Anaïs Marmot-Bellemare, co gérante de l'entreprise MB Service. 

Un nombre croissant de clients qui oblige les gérants à s'adapter afin répondre à la demande malgré quelques messages de mécontentement sur leur page Facebook.

On fait du mieux que l'on peut parce qu'on est que deux. Un jour sur deux mon mari s'occupe seul de la livraison et moi je reste au domicile pour pouvoir prendre les commandes et on a aussi un enfant en bas âge donc on doit jongler entre tout ça.

Avant les gens pouvaient nous contacter la veille pour le lendemain, mais en ce moment on est plutôt sur deux semaines d'attente. Mais pour raccourcir ce délai, nous avons fait le choix de demander à notre clientèle de limiter leur liste à 25 articles maximum afin de prendre plus de personnes par jour et réduire le temps d'attente", poursuit-elle. 

Avec des tarifs de livraison en fonction de la commune en plus du prix du ticket de courses, la société ne dispose pas encore d'un site internet pour le paiement en ligne. Ainsi, le client règle directement le livreur. 
 

Un coursier pour les particuliers


Avec sa société spécialisée dans le transport et le fret aérien, Serge Goldery a dû faire face à une baisse d'une partie de son activité et s'adapter. "Le service de transport fret n'est plus en rigueur", avoue-t-il. Ainsi, il se concentre sur le service de courses de plis ou de colis entre particuliers surtout et pour quelques entreprises. 

L'activité est forte parce que la poste ne peut plus travailler de la même manière par rapport à la situation actuelle donc on a des demandes de clients pour des prestations comme transporter un courrier d'un point A à un point B ou encore faire partir des colis vers la Guadeloupe ou la France, explique Serge Goldery, gérant de la société SG speed transport, fret. 

Même si certaines réussissent à véritablement tirer leur épingle du jeu, les entreprises n'ont pas d'autre choix que de s'adapter durant cette période difficile où leur activité principale est réduite, voire inexistante.