États-Unis : Donald Trump a-t-il vraiment gagné ?

Couvertures journaux US après l'élection du 45e président des Etats-Unis
Deux semaines après l’élection présidentielle aux États-Unis, des voix discordantes se font entendre pour contester les résultats. Comme si une partie de la population refusait le verdict des urnes. Mais les choses sont-elles aussi simples ?


Le peuple peut-il voter contre le peuple ? Question à proposer aux élèves de Terminale pour leur épreuve de philosophie, dans quelques mois. Une question inspirée du réel, celui que vivent les Américains, deux semaines après l’élection de leur président.

Pas un jour sans que des manifestants contestent la légitimité de Donald Trump. Pas un jour sans que des protestataires remettent en cause les résultats du scrutin. Une pétition sur internet a déjà récolté 4 millions de signatures pour réclamer une nouvelle comptabilisation des bulletins de vote. Le fait est que l’écart est de 1,5 point entre les scores des deux ex-candidats : 64 223 958 voix pour Hillary Clinton contre 62 206 395 pour Donald Trump, soit une différence de 2 017 563 voix.

Le système électoral stipule que ce sont les 538 grands électeurs qui choisissent formellement le président à la mi-décembre. Donald Trump a certes recueilli une nette majorité de ces délégués, mais est il est largement battu dans les urnes. Ce n’est pas la première fois que ce paradoxe se produit mais un tel écart n’avait jamais été vu. Suffisant pour nombre de juristes pour contester le bien-fondé du résultat final.

Pour l’instant, il y a peu de chances que l’élection soit remise en cause, mais une controverse est née sur le thème : le peuple peut-il se dresser contre le peuple, une fois que les urnes ont livré leur verdict ? Aucune réponse satisfaisante ne sera apportée à ce casse-tête. Il convient, dès lors, de se rappeler la célèbre phrase de Churchill : "La démocratie est le pire des systèmes, à l'exclusion de tous les autres".