Européennes : et pourquoi pas une liste unique pour l’Outre-mer ?

Maurice Ponga (Groupe du Parti populaire européen); Younous Omarjee (Groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique) ; Louis-Joseph Manscour (Groupe de l'Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates au Parlement européen).
Et s’il y avait une liste intégralement composée de candidats d’Outre-mer aux élections du Parlement européen ? L’idée est avancée par certains citoyens pour éviter l’abstention massive à ces élections dans nos territoires.
 
Il est trop tard pour cette fois, mais il est certain qu’une liste composée à 100% de candidats d’Outre-mer aurait recueilli une audience certaine. Sur les 751 eurodéputés, la France en aura 79. Parmi eux, combien de natifs ou de résidents de l’outre-mer ? Il n’y a aucune garantie d’en avoir en 2019.

Le président de la République a voulu revenir au mode de scrutin antérieur à 2009, avec une circonscription unique. Lors des deux dernières législatures, la France était découpée en huit territoires, dont l’un pour nos collectivités. Nous étions alors certains d’envoyer auprès des instances européennes trois ambassadeurs pugnaces et déterminés, connaissant leurs électeurs, leurs dossiers et le terrain.
 

Combien d’eurodéputés ultramarins ?


Les députés sortants n’ont pas ménagé leur peine pour maintenir l’octroi de mer, freiner la baisse des aides à nos régions, défendre la banane, le sucre, le rhum, la pêche. Ils n’ont eu de cesse de convaincre leurs homologues des autres pays de la chance de l’Europe de disposer de ces confettis répartis sur le globe.

L’action de Maurice Ponga (Les Républicains, zone Pacifique), de Younouss Omarjee (France insoumise, zone Indien) et de Louis-Joseph Manscour (Parti socialiste, zone Atlantique) doit être soulignée. Ils ont su s’entendre à maintes reprises pour honorer leur mandat confié par les électeurs.
 

Notre représentation n’est plus garantie


Le système garantissant notre représentation est abandonné, mais il n’y a jamais eu autant de candidats issus de nos pays. Pour la seule Martinique, ils se comptent 9 répartis sur 7 listes. Vu leur position sur les listes des formations nationales, il reste à savoir combien seront élus.

Avec une liste de 79 ultra-marins, nous aurions pu avoir au moins un élu. Ce schéma aurait pu permettre une plus forte mobilisation. Même là, le résultat aurait été incertain. Il faut au moins 5% des voix pour avoir 1 élu. Avec 47 millions d’électeurs et une hypothèse de participation à 50%, le seuil d’éligibilité est à 1,2 millions de voix. Autant dire que le résultat est hors de portée.

Est-ce à dire que nous avons tout à craindre que nos voix ne soient plus entendues à Bruxelles ? La parole est aux électeurs.