Européennes : un scrutin sans surprise en Martinique

Opération de dépouillement à la mairie de Schoelcher, samedi 25 mai 2019.
Les citoyens se sont-ils exprimés sur un programme politique ou ont-ils voulu sanctionner le chef de l’Etat ? Il reste que la politique menée par le président en place trouve de fervents partisans en Martinique.
Pas de surprise dans ce scrutin en Martinique. Il se caractérise par une forte abstention. La formation du président est en tête. Pour rappel, le candidat Emmanuel Macron était sorti en première position chez nous il y a deux ans. Le Rassemblement national, l’un des deux pôles d’opposition, cristallise le vote protestataire avec un seuil jamais atteint.

L’autre pôle d’opposition, la France insoumise, arrive en troisième place. Rien d’étonnant non plus, le candidat Jean-Luc Mélenchon était arrivé second au premier tour de la présidentielle en 2017. Des résultats à relativiser. Avec 85% d’abstention, nul ne peut valablement interpréter les tendances politiques réelles de notre opinion publique.
 

Le président trouve de nombreux partisans


Autre élément à prendre en considération : la forte personnification de cette élection. Il s’agissait de choisir des députés pour consolider ou réorienter l’Union européenne, mais nous avons eu droit à un référendum sur la politique du gouvernement. Pour le coup, il a perdu les élections, comme le précédent gouvernement socialiste. Et au contraire de l’avant-dernier, mené par Nicolas Sarkozy.

Les citoyens se sont-ils exprimés sur un programme politique ou ont-ils voulu sanctionner le chef de l’Etat ? Il reste que la politique menée par le président en place trouve de fervents partisans chez nous. Il ne serait pas placé premier, sinon.
 

Le néo-fascisme européen se banalise


Il faut admettre aussi que le Rassemblement national séduit. Le rejet de l’étranger et le repli à l’intérieur de ses frontières qu’il prône sont validés par plus de nos 6 000 électeurs. Le néo-fascisme européen se banalise jusque sous les tropiques.

Soulignons, enfin, que sans réseau militant et sans campagne de terrain, les listes arrivées aux trois premières places montrent qu’elles peuvent s’implanter dans le paysage politique. Elles devront jouer des coudes pour concurrencer les deux coalitions absentes de ces élections. La forte abstention laisse augurer de toutes sortes de combinaisons futures.