Le mois de février serait-il un moment propice à la mobilisation populaire et à la contestation sociale en Martinique ? En tout cas, cela a été le cas à au moins quatre reprises au cours du dernier siècle.
Étrangement, le mois de février est celui où plusieurs mouvements populaires d’envergure ont eu lieu. Des mouvements ayant tous débouché sur des mutations économiques, sociales ou politiques.
En 1900, une grève des ouvriers des plantations et des usines de canne à sucre se termine tragiquement le 8 février par une fusillade mortelle. Un peloton de gendarmerie commandé par le lieutenant Kahn tire sur les manifestants rassemblés devant l’usine du François. Bilan : 10 tués. Un épisode qui marque la naissance du mouvement ouvrier, avec la création de nombreux syndicats. Cependant, les ouvriers restent isolés des forces politiques progressistes incarnées par les socialistes. Les journaux "Le Prolétaire" et "L’Écho de la Martinique" commencent de propager leurs idéaux.
En 1935, c’est la "marche de la faim". Une grève marchante des ouvriers agricoles déclenchée après la baisse de 20% de leur salaire décrétée illégalement par le gouverneur Alfassa, influencé par les usiniers, békés ou pas, d’ailleurs. Le 11 février, les manifestants venus de toute la Martinique, de Basse-Pointe à Trois-Rivières, convergent vers Fort-de-France. Après une réunion houleuse animée entre autres par le maire Victor Sévère, L’organisation du prolétariat des campagnes et des villes se poursuit, fortement aidée par les militants communistes.
En 1974, c’est la dernière grande grève de l’époque postcoloniale. Après la répression, le protocole d’accord et le retour au calme, s’ouvre une période de modernisation accélérée des conditions de travail des salariés de la banane. Il s’opère également une scission entre syndicats traditionnels, la CGTM notamment, et de nouveaux syndicats qui se fondront dans l’UGTM. Sur le plan politique, la radicalisation de certains militants va déboucher sur la création du Mouvement indépendantiste martiniquais (MIM), unifiant divers groupes et personnalités.
En 2009, la vaste mobilisation portée par la contestation de la vie chère se termine sans perspective politique et par un affaiblissement du mouvement syndical. La loi Lurel, inapplicable pour une bonne part, demeure la seule référence tangible de ce mouvement.
Hasard ou pas, le mois de février a été en Martinique le moment de l’action collective et de la colère populaire. Qu’en est-il en 2017 ? Plus que quelques jours pour le savoir, au cas où l’histoire devait se répéter.
En 1900, une grève des ouvriers des plantations et des usines de canne à sucre se termine tragiquement le 8 février par une fusillade mortelle. Un peloton de gendarmerie commandé par le lieutenant Kahn tire sur les manifestants rassemblés devant l’usine du François. Bilan : 10 tués. Un épisode qui marque la naissance du mouvement ouvrier, avec la création de nombreux syndicats. Cependant, les ouvriers restent isolés des forces politiques progressistes incarnées par les socialistes. Les journaux "Le Prolétaire" et "L’Écho de la Martinique" commencent de propager leurs idéaux.
En 1935, c’est la "marche de la faim". Une grève marchante des ouvriers agricoles déclenchée après la baisse de 20% de leur salaire décrétée illégalement par le gouverneur Alfassa, influencé par les usiniers, békés ou pas, d’ailleurs. Le 11 février, les manifestants venus de toute la Martinique, de Basse-Pointe à Trois-Rivières, convergent vers Fort-de-France. Après une réunion houleuse animée entre autres par le maire Victor Sévère, L’organisation du prolétariat des campagnes et des villes se poursuit, fortement aidée par les militants communistes.
En 1974, c’est la dernière grande grève de l’époque postcoloniale. Après la répression, le protocole d’accord et le retour au calme, s’ouvre une période de modernisation accélérée des conditions de travail des salariés de la banane. Il s’opère également une scission entre syndicats traditionnels, la CGTM notamment, et de nouveaux syndicats qui se fondront dans l’UGTM. Sur le plan politique, la radicalisation de certains militants va déboucher sur la création du Mouvement indépendantiste martiniquais (MIM), unifiant divers groupes et personnalités.
En 2009, la vaste mobilisation portée par la contestation de la vie chère se termine sans perspective politique et par un affaiblissement du mouvement syndical. La loi Lurel, inapplicable pour une bonne part, demeure la seule référence tangible de ce mouvement.
Hasard ou pas, le mois de février a été en Martinique le moment de l’action collective et de la colère populaire. Qu’en est-il en 2017 ? Plus que quelques jours pour le savoir, au cas où l’histoire devait se répéter.