Le mois de février est historiquement un moment propice à la mobilisation populaire et à la contestation sociale en Martinique. En tout cas, cela s’est vérifié à quatre reprises au cours du dernier siècle.
Février 2009
Le mois de février semble être un moment privilégié des mobilisations populaires en Martinique. Des mouvements ayant pu déboucher sur certaines mutations de notre société. La plus récente de ces mobilisations, en 2009, a été portée par la contestation de la vie chère et les bas salaires.Elle se termine sans perspective politique, hormis quelques réformes aux effets symboliques. Sans oublier un affaiblissement du mouvement syndical qui éprouve le plus grand mal à se remettre de cette séquence. Près d’une décennie plus tard, aucune mobilisation d’envergure n’a pu être envisagée.
Février 1974
Un peu plus loin dans le temps, en 1974, nous avons vécu durant plus d’un mois la dernière grande grève de l’époque postcoloniale. La répression du mouvement n’a pas empêché la modernisation accélérée des conditions de travail des ouvriers de la banane. Autre fait majeur : le chamboulement du mouvement syndical. La CGT est débordée par des militants radicaux.Février 1935
Avant guerre, c’est la marche de la faim, en 1935. Une grève marchante des ouvriers de la canne à sucre déclenchée après la baisse de 20% de leur salaire décrétée illégalement par le gouverneur Alfassa, influencé par les patrons des usines. Le 11 février, les manifestants convergent à Fort-de-France. À l’issue, les militants communistes seront les seuls à organiser le prolétariat, qui commence de prendre conscience de sa force.Février 1900
Enfin, rappelons la grande grève de 1900. Elle se conclut dans le sang. Le 8 février, les gendarmes fusillent les ouvriers agricoles rassemblés devant l’usine sucrière du François. Ils réclament une hausse de leurs salaires. Bilan : 10 tués. Cet épisode marque la naissance du mouvement ouvrier, illustré par la création de plusieurs syndicats dans la période qui suit.Le mois de février a été en Martinique un moment propice à l’action collective. Qu’en sera-t-il en 2018 ? Plus que quelques jours pour le savoir.