Le procès contre les "7 d’Océanis" est annulé

L'annonce du non-lieu du procès contre les 7 d'Océanis
Ce 5 avril 2023, les "7 d’Océanis" étaient à nouveau au tribunal correctionnel de Fort-de-France. Il s’agissait de la 4e audience dans cette affaire. Les 7 personnes étaient poursuivies depuis fin 2019 pour violence en réunion sur agents de la force publique, dégradation et participation à un attroupement malgré l’ordre de se disperser. Le procès a finalement été annulé pour faute de procédure.

La justice a prononcé un non-lieu dans l’affaire des "7 d’Océanis".

Dès l’ouverture du procès à 8h30 ce matin (5 avril 2023), le bâtonnier maître George-Emmanuel Germany qui représente l’un des prévenus, a demandé l’annulation du procès pour faute de procédure.

Convoqués depuis fin 2019 en comparution immédiate, les accusés devaient comparaitre dans les 6 mois suivant, c’est-à-dire avant le 29 mai de 2020.

On a enterré ce dossier en grande pompe aujourd’hui. Il appartenait au procureur de la République de l’époque, qui a tout mal fait dans ce dossier, de saisir la juridiction du second degré pour que justement l’affaire soit évoquée en appel. Il ne l’a pas fait.

Maître Georges-Emmanuel Germany, bâtonnier de Fort-de-France

Selon Maître Sarah Aristide ce non-lieu indique que la justice a fait son travail dans cette affaire.

C’est un message extrêmement fort qui dit au parquet, attention à vos procédures, qu’elles soient régulières.

Maître Sarah Aristide

Maîtres Ursulet, Monotuka, Aristide et Germany.

4e et dernière audience

Depuis 8h30 ce matin quelques militants s’étaient installés à l’extérieur du tribunal correctionnel de Fort-de-France pour soutenir les prévenus dans cette affaire qui remonte au 28 novembre 2019.

C’était vers 12h30 que le non-lieu a été prononcé.

Les scènes de joie et de soulagement ont éclaté le sur boulevard du Général de Gaulle à Fort-de-France.

Les militants anti-chlordécone rassemblés devant le tribunal correctionnel de Fort-de-France

Un procès qui dure depuis plus de 3 ans

L’affaire "des 7 d'Océanis" remonte au 23 novembre 2019 au Robert, sur le parking du centre commercial d'Euromarché Océanis, appartenant à GBH (groupe Bernard Hayot). C'est là que s'affrontent militants anti-chlordécone et gendarmes mobiles.

Tous les samedis, depuis plusieurs semaines, ces manifestants se rassemblaient devant les magasins du GBH pour demander à la population de boycotter ses produits.

Les militants accusent les planteurs békés (dont fait partie la famille Hayot ) d’avoir joué un rôle important dans l’empoisonnement des terres et des personnes avec l’utilisation du pesticide chlordécone.

Jusqu'en 1993, les bananeraies de Guadeloupe et de Martinique en sont aspergées massivement pour lutter contre un insecte, le charançon du bananier.

Activiste martiniquais et leurs soutiens.

Un enchainement de faits

Au Robert, lors des confrontations, deux gendarmes sont blessés. Cinq jours plus tard, des militants sont interpellés chez eux et placés en garde à vue.

Le 13 janvier 2020, est la date de la première audition de cette affaire devant le tribunal de Fort-de-France.

Les 7 militants sont poursuivis pour violence en réunion sur agents de la force publique, dégradation et participation à un attroupement malgré l’ordre de se disperser.

À l’extérieur du tribunal, des heurts se produisent entre manifestants et forces de l'ordre.

Aux poubelles et palettes incendiées des manifestants, répondent les jets de gaz lacrymogène des forces de l'ordre.

Les manifestants s’en prennent aux grillages du tribunal. Les affrontements durent toute la nuit. Le procès est renvoyé.

L’audience du 3 juin 2020 est annulée.

Le 16 novembre 2022, le procès est renvoyé pour la troisième fois jusqu'à la décision ce mercredi matin.