Prévention, lutte contre le trafic de drogue et d’armes, un meilleur contrôle du littoral autant de sujets qui sont abordés durant ces trois jours dédiés aux "assises de la sécurité à Fort-de-France".
Parmi les intervenants, le maire de Fort-de-France Didier Laguerre, David Marty, le coprésident de la commission sécurité de France urbaine et le représentant de l'État, le préfet Jean-Christophe Bouvier. Ces échanges se tiennent à huis clos. Des visites sur le terrain sont également prévues.
J'ai voulu absolument que ces grandes villes de France, à travers l'association France urbaine à laquelle la ville de Fort-de-France participe, puissent comprendre ce qui se passe chez nous. L'objectif est vraiment de mieux nous faire entendre au niveau du gouvernement sur les questions de sécurité. De partager avec eux qu'aujourd'hui la Martinique est devenue une plaque tournante et une porte d'entrée de la cocaïne et que s'ils veulent apporter des réponses aux problèmes qu'ils rencontrent chez eux, il faut qu'ils commencent par nous aider à travailler chez nous. Donc, convaincre le gouvernement de la nécessité de ces moyens, pas simplement de répression, mais des moyens d'accompagnement, de cohésion sociale, d'éducation, de politique de la ville, de prévention, de soutien au tissu associatif.
Didier Laguerre, maire de Fort-de-France, interrogé par Alain Livori
L'insécurité, un sujet qui inquiète en Martinique. Ces dernières 48 heures, deux personnes ont été blessées par balles au quartier Dillon à Fort-de-France.
La délinquance en Martinique se caractérise par trois phénomènes qui sont particulièrement prenants. Naturellement, les meurtres avec armes. 22 meurtres à ce jour en Martinique, c'est beaucoup trop. Les violences intra familiales qui sont trois fois et demie supérieures au reste du territoire national. Nous pouvons aussi parler de l'insécurité routière qui se caractérise et que l'on ne trouve plus dans le reste du territoire, comme la circulation sans casque, le non-port de la ceinture de sécurité et la conduite en état d'ivresse avancé. Ces trois violences sont des phénomènes où la Martinique se distingue et est au-dessus de la moyenne du territoire national.
Jean-Christophe Bouvier, préfet de Martinique, interrogé par Alain Livori
Ce qui se passe ici se passe ailleurs sur le territoire français également. De plus en plus, nous vivons cela dans des villes moyennes et pas seulement des grandes villes. Il y a des morts, des blessés, des trafics, de la délinquance. Bien entendu, la Martinique c'est un petit peu particulier. J'ai été sensible au message que les élus de Martinique m'ont dit : "nous ici, nous vivons des choses difficiles également et ce serait bien de venir". J'ai dit bien entendu que nous allons venir. Mais j'ai pu le constater dans les échanges que j'ai pu avoir avec les élus. Les directeurs des services ont mis en place des actions très innovantes. Cela m'intéresse beaucoup pour pouvoir ensuite m'en inspirer sur l'ensemble du territoire parce que chaque territoire est différent. Nous avons à nous enrichir de ce qui se passe dans les villes et territoires, nous avons à apprendre et à apporter.
David Marty, coprésident de la commission sécurité de France urbaine, interrogé par Alain Livori
Les participants se sont rendus mardi après-midi à l’ancienne école Marcel Placide à Rive Droite à la rencontre des associations du quartier. Ils ont rencontré de jeunes médiateurs qui forment sur toute la ville de Fort-de-France le bataillon de la prévention. Ces derniers interviennent dans les quartiers prioritaires.
Les "assises de la sécurité à Fort-de-France" se poursuivent jusqu'à jeudi. Les intervenants dresseront le bilan de leurs échanges et de leurs visites sur le terrain.