De nouvelles opérations de dératisation sont en cours au centre-ville de Fort-de-France en ce mois d’avril 2022, avec l’utilisation de nouveaux appâts. La municipalité est confrontée depuis longtemps à une prolifération de nuisibles, rats et souris, et les décharges sauvages s’accumulent. Des sacs poubelles sont jetés à même le sol contenant souvent de l’alimentation. La ville en appelle à la responsabilité de certains riverains et restaurateurs.
Il y a plusieurs pistes pour arrêter ce problème de prolifération de rats mais il faut s'y pencher. En plus des poubelles, il conviendrait que les gens qui ont des bâtis au sein de la ville puissent s'en occuper. Même s’ils sont en état d'abandon, il faut qu'ils soient nettoyés (…). Pareil, quand on a un commerce, il ne suffit pas juste de jeter devant les déchets, que ce soit l’huile, les reste, sauce etc… non. Pour cela, il y a des systèmes et ils peuvent se rapprocher du service hygiène qui va les conseiller et les orienter.
Léïla Vergnac - responsable de la cellule dératisation, démoustication, désinfection 3D de la municipalité
La prolifération concerne également les quartiers et le phénomène se serait accentué depuis 2021, d'après la municipalité. L’interruption du ramassage des ordures durant plusieurs semaines et les tensions du mois de novembre dernier ayant occasionné la destruction de bacs à ordures sur la voie publique, auraient favorisé la multiplication de décharges sauvages dans les rues.
Les poubelles ont été brulées sur les barrages de novembre et elles ne sont plus en quantité suffisante, donc on se retrouve avec des déchets qui jonchent le sol (...). Il y a des décharges sauvages partout, ce qui attire les rats.
Patricia Charles-Saint-Clair - directrice du service d’hygiène et santé à la ville de Fort-de-France
Le milieu urbain, réserve de nourriture pour les rats
La mairie interpelle en particulier les restaurateurs, dont la responsabilité est engagée en matière de lutte contre les rongeurs. "Tout professionnel qui ouvre un commerce de bouche doit se déclarer, ce qui n’est pas le cas" observe le service d’hygiène en charge du contrôle de conformité.
Les rats se regroupent en général là où les déchets abondent. La nourriture que l’on jette dans la rue et dans les poubelles, les restes alimentaires des restaurants et fast-foods ou encore la vétusté de certaines habitations, leur sert de foyer et de garde-mangers. Voilà pourquoi le ville foyalaise multiplie les appâts, parallèlement aux actions de prévention auprès des riverains.
En Martinique, c’est la FREDON (Fédération RÉgionale de Défense contre les Organismes Nuisibles) qui lutte aux côtés des communes, contre la prolifération des rats.
Sa mission consiste à assurer la surveillance, la prévention et la lutte contre tout organisme nuisible, portant atteinte aux végétaux, support de culture et produits végétaux, à l’environnement et à la santé publique. Le travail de la FREDON Martinique concerne l’ensemble des organismes nuisibles et des problématiques phytosanitaires qui ont une influence tant en zone rurale qu’urbaine. C’est la raison pour laquelle, son champ d’intervention s’étend également aux zones non agricoles nommées dorénavant "espace et jardin à vocation publique".
fredon972.org
Le rat est vecteur de nombreuses maladies en particulier la leptospirose, dont "les taux d’incidence sont 12 à 70 fois plus élevés dans les Outre-mer qu’en France métropolitaine. Ce qui en fait un problème de santé publique important" selon Santé publique France.
L'Etat rappelle qu’"il est interdit de jeter ou d'abandonner ses déchets dans la rue. De même, il est interdit de déposer ses déchets sans respecter les règles de collecte des déchets définies par la mairie (jour, horaires, tri)". Dans les 2 cas, ne pas respecter l'interdiction, est puni d'une amende de 135€.
D'ailleurs, "une campagne de verbalisation sera très prochainement menée à l’encontre des contrevenants, ceux qui jettent leurs déchets à même le sol et ceux qui déversent des déchets non autorisés dans les réseaux" prévient Patricia Charles-Saint-Clair du service d’hygiène de Fort-de-France.