La propagation rapide d’Omicron dans le monde inquiète la communauté scientifique et hospitalière. Les établissements de soins redoutent en effet la saturation et la contrainte de la déprogrammation d’opérations ou d’interventions "non-urgentes", si la situation devait se dégrader davantage comme en 2021. L’inquiétude est d’autant plus grande au CHU de Martinique que plusieurs soignants manquent encore à l’appel.
Omicron, le variant dominant dans plusieurs pays
Le précédent variant Delta, "hautement transmissible" disent les spécialistes, comporte 9 mutations sur la protéine Spike, qui joue un rôle essentiel dans l’infection. D’après l'OMS (l’Organisation Mondiale de la Santé), le variant Omicron compte lui, "32 mutations sur cette protéine, et une cinquantaine en tout". Il affecte principalement les voies respiratoires supérieures, provoquant des symptômes plus légers.
"Moins grave"… mais pas "bénin"
"Bien qu’Omicron semble moins grave que Delta, en particulier chez les personnes vaccinées, cela ne signifie pas qu’il faille qualifier ce variant de bénin" selon, le Directeur Général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Ce variant peut contourner l’immunité acquise. Il peut donc encore infecter les personnes qui ont contracté la COVID-19 dans le passé, celles qui ne sont pas vaccinées et celles qui ont été vaccinées il y a plusieurs mois. Les personnes guéries de la COVID-19 courent 3 à 5 fois plus de risques d’être réinfectées par Omicron que par Delta.
Dt Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe
"Toux, mal de gorge, fièvre"
Les données notifiées à l’OMS d'Europe, précisent en outre que "89 % des personnes infectées présentent les symptômes courants de la COVID-19, à savoir toux, mal de gorge, fièvre". Pour se prémunir contre le variant d’Omicron, l’Organisation insiste sur la nécessité de "se faire vacciner" dans tous les cas de figure.
Il est essentiel d’intensifier la vaccination, qu’il s’agisse de la première ou de la deuxième dose ou de la dose supplémentaire/de rappel, en commençant par les personnes exposées à un risque de COVID-19 grave et les personnels de santé. Nous devons protéger les personnes vulnérables. Et nous devons également protéger notre personnel de santé afin de préserver les systèmes de santé. Si vous n’êtes pas vacciné, faites-vous vacciner. Si vous avez eu la COVID-19 dans le passé, faites-vous vacciner. Si vous devez recevoir une dose de rappel, faites-vous vacciner.
Dt Hans Henri P. Kluge, de l’OMS d’Europe (21 décembre 2021)
Quant aux autorités sanitaires, elles doivent "augmenter les capacités de dépistage et de traçabilité, impliquer les soins de santé primaires dans la prise en charge des cas, préparer les hôpitaux à une recrudescence des cas et soutenir les agents de santé et les travailleurs de première ligne", recommandent l’institution et ses représentants.