La commémoration de la vague de répression d’une manifestation en faveur de l’indépendance de l’Algérie, en 1961, à Paris est passée sous silence. Un oubli dans le droit fil de l’amnésie collective concernant d’autres faits historiques.
La France a des trous de mémoire. Le constat est dressé pour les événements historiques les plus douloureux. Manquement, évitement, offuscation : l’amnésie est de mise dès qu’il s’agit d’évoquer la commémoration de tel fait ou de rappeler l’existence de tel autre.
Deux exemples récents l’attestent. Tout d’abord, l’absence de commémoration de la répression de la manifestation pacifique des Algériens à Paris, le 17 octobre 1961. L’actuel président, comme son prédécesseur, avait promis de décider des "actes forts". C’était lors de sa campagne. Mais voilà, il n’en a rien été.
Pourtant, l’ex-candidat avait étonné par sa prise de position courageuse lors d’un voyage en Algérie au cours duquel il avait admis que la colonisation avait été un crime contre l’humanité. La déception est grande chez les militants attendant la prise en compte par l’Etat de l’injustice commise voici 56 ans. L’historien Jean-Luc Einaudi a estimé à 400 le nombre de victimes de cette vague de répression. Un autre historien, Benjamin Stora, pense que l’absence de consensus au sein de la classe politique à propos de la guerre d’Algérie explique que le problème n’est pas réglé depuis un demi-siècle.
Un autre exemple de la surdité française à son passé peu glorieux : l’impossibilité d’ouvrir dans la capitale un musée de l’esclavage. Au point que le président du CRAN, le Conseil représentatif des associations noires, propose de l’installer sur une péniche navigant sur la Seine. Mi-sérieux, mi-agacé, Louis-Georges Tin avance cette idée puisqu’il est invariablement répondu qu’il n’existe pas de terrain disponible pour accueillir un tel lieu en plein Paris.
Faudra-t-il quémander encore longtemps pour rappeler les autorités à la simple décence intellectuelle et au courage politique ? Décidément, la France a des trous de mémoire à sa mémoire.
Deux exemples récents l’attestent. Tout d’abord, l’absence de commémoration de la répression de la manifestation pacifique des Algériens à Paris, le 17 octobre 1961. L’actuel président, comme son prédécesseur, avait promis de décider des "actes forts". C’était lors de sa campagne. Mais voilà, il n’en a rien été.
Pourtant, l’ex-candidat avait étonné par sa prise de position courageuse lors d’un voyage en Algérie au cours duquel il avait admis que la colonisation avait été un crime contre l’humanité. La déception est grande chez les militants attendant la prise en compte par l’Etat de l’injustice commise voici 56 ans. L’historien Jean-Luc Einaudi a estimé à 400 le nombre de victimes de cette vague de répression. Un autre historien, Benjamin Stora, pense que l’absence de consensus au sein de la classe politique à propos de la guerre d’Algérie explique que le problème n’est pas réglé depuis un demi-siècle.
Un autre exemple de la surdité française à son passé peu glorieux : l’impossibilité d’ouvrir dans la capitale un musée de l’esclavage. Au point que le président du CRAN, le Conseil représentatif des associations noires, propose de l’installer sur une péniche navigant sur la Seine. Mi-sérieux, mi-agacé, Louis-Georges Tin avance cette idée puisqu’il est invariablement répondu qu’il n’existe pas de terrain disponible pour accueillir un tel lieu en plein Paris.
Faudra-t-il quémander encore longtemps pour rappeler les autorités à la simple décence intellectuelle et au courage politique ? Décidément, la France a des trous de mémoire à sa mémoire.