Mercredi 17 novembre 2021, François Baroin a cédé sa place au maire de Cannes, David Lisnard, à l’issue de 7 mandats consécutifs dans le fauteuil de président de l’AMF. Cette passation de pouvoir s’est déroulée lors du 103e congrès de l’Association, lequel s’est clôturé par un discours du chef de l’Etat, Emmanuel Macron.
Défenseur de la décentralisation
Mais beaucoup de maires des Outre-mer regrettent déjà l’ancien président de l’AMF, qui connaît bien les problématiques de ces territoires ultramarins. François Baroin a en effet été ministre des DROM (Départements et Régions d'Outre-mer) entre 2005 et 2007 et à ce titre, il a eu notamment à gérer à peine trois après sa nomination, le drame de la catastrophe arienne du 16 août 2005, laquelle a décimé 152 martiniquais.
Le quinquagénaire, ex-journaliste, a aussi été ministre de l’intérieur et de l’aménagement du territoire, ministre du budget, des comptes publics et de la réforme de l’Etat, mais aussi ministre de l’économie, des finances et de l’industrie.
Fort de l’expérience de ces différentes fonctions et de ses mandats électifs en tant que député durant 4 ans puis sénateur, avant d’être élu à la présidence de l’AMF, le maire de Troyes (dans l’Aube) élu depuis 1995, a toujours appelé de ses vœux, une étape supplémentaire de la décentralisation.
J'ai l'habitude de le dire pour avoir eu l'honneur d’exercer les responsabilités sous l'autorité du Président Chirac (...).
Il y a une méconnaissance malheureusement du quotidien de la vie de nos 2 millions et demi de compatriotes sur les territoires ultramarins et seuls les maires peuvent mieux mesurer la difficulté de la tâche (…).
La décentralisation c'est plus de libertés locales et plus d'adaptation aux problèmes du quotidien de nos administrés.
En 2009, juste après la grande grève aux Antilles-Guyane, François Baroin, plaidait déjà pour une "République décentralisée".
Ma conviction est que l’outre-mer est une immense chance pour la France, plus que jamais.
Il y a un attachement très profond à la France et à la République (...).
Il faut être clairement conscient que le rééquilibrage et l’égalité économiques est une exigence pour la Métropole, vis-à-vis de nos compatriotes ultra-marins(...).
L’expression de la solidarité ça veut dire encore plus, du fait de la distance.
"Une grande loi de liberté locale"
Dans sa dernière allocution en tant que président de l’Association des Maires de France face à ses collègues, François Baroin a remis sur la table l’idée d’"une grande loi de liberté locale", en déclarant avant de passer le flambeau à son successeur : "C’est l’intérêt de l’Etat, s’il veut se réformer pour pouvoir se remuscler là où on l’attend".