Né à Fort-de-France en 1925, Frantz Fanon rejoint les dissidents antillais partis se battre contre les nazis duant la Seconde guerre mondiale. Il a à peine 18 ans. Il rencontre sur le front Marcel Manville. Le futur avocat s’est engagé comme des milliers de jeunes dans les bataillons des combattants volontaires venus des colonies.
Devenu médecin psychiatre après ses études à Lyon, le Docteur Fanon est affecté en Algérie en 1953, à l’hôpital de Blida. Il y arrive un an après avoir publié son magistral essai, Peau noire, masques blancs. Il y décrit le processus de l’aliénation culturelle chez le colonisé.
Confronté à l’injustice de la situation coloniale en Algérie, Frantz Fanon démissionne alors qu’une brillante carrière s’ouvre devant lui. Replié à Tunis, il est l’un des rédacteurs du journal du Front de libération nationale, El Moudjahid. Il sera également ambassadeur itinérant du FLN.
Un combattant anticolonialiste universel
Atteint par la leucémie, il ne peut pas être pris en charge en France, et pour cause. Il est soigné à Moscou puis dans l’hôpital militaire de Bethesda, dans la banlieue de Washington. C’est là qu’il s’éteint le 6 décembre 1961. Il est âgé de 36 ans.
Quelques semaines auparavant, il publie son quatrième et dernier livre, Les Damnés de la terre. Interdit en France, ce recueil est une référence pour de nombreux mouvements anticolonialistes dans le monde.
Frantz Fanon est inhumé en Algérie, la patrie qu’il s’était choisi. Une rue de Fort-de-France porte son nom, au quartier Bellevue, à l’initiative de l’ancien maire, Aimé Césaire, qui lui portait le plus grand respect.