Grève générale en Martinique : mobilisation syndicale renforcée, des policiers et des gendarmes blessés après une nouvelle nuit de violence à Fort-de-France

Embouteillage conséquent sur l'autoroute à cause des barrages érigés par les grévistes (mardi 23 novembre 2021).
Au 3e jour de grève contre le pass sanitaire, l’obligation vaccinale des soignants et la vie chère, l’intersyndicale a renforcé ses barrages partiellement levés durant la nuit. Celle-ci a encore été marquée par des violences à Sainte-Thérèse.

Nouvelle journée de blocages ce mercredi 24 novembre 2021 en Martinique. La levée des obstacles annoncée sur Martinique 1ere télé la veille, dans le journal du soir par le porte-parole de l’intersyndicale Bertrand Cambusy, ne concernait que la nuit. Les barrages routiers sont en effet reconduits et même renforcés.

De nouvelles entraves

 

Dès les premières heures de la matinée, de nouvelles obstructions ont été mises en place dans plusieurs communes de l’île en sus de celles du début de la semaine. C’est le cas dans le sud, au Marin, au niveau du rond-point de l’avenue Camille Darsière, à l'entrée du bourg.

Un rond-point du Marin, avenue Camille Darsière entravé mercredi 24 novembre 2021.

À Trinité, même manoeuvre tôt dans la matinée au carrefour de la Zac du Bac.

Blocage du Rond-Point de la Zac du Bac à Trinité (mercredi 24 novembre 2021).

Autres barrages ciblés à l’issue d’une assemblée générale de l’intersyndicale qui s’est tenue au petit matin sur le parking du stade à Dillon.

  • Zone de Champigny à Ducos
  • Le port de commerce de Fort-de-France
  • Le Rond-Point de Petit-Bourg
  • Le Carrefour Mahault, le pont de La Lézarde et Californie au Lamentin
  • Carrère, Lamentin
  • Au Robert
  • Au Lorrain
  • Au François
  • Schoelcher
  • Prêcheur
  • Saint-Pierre...

Mais d’après nos sources, certains points de blocage seraient contrôlés par des personnes qui ne sont pas issues des organisations syndicales.

Violences en marge de la grève

 

Idem pour les violences qui se sont encore déroulées durant la nuit à Sainte-Thérèse à Fort-de-France. Le représentant de l'intersyndiale a condamné ces exactions.

Pour la 2e fois consécutive, le quartier s’est en effet réveillé avec les stigmates d’affrontements entre les forces de l’ordre et une bande de jeunes déterminés, qui ont une fois de plus utilisé des armes à feu.

Débris d'incendies volontaires au quartier Sainte-Thérèse à Fort-de-France.

Bilan : 5 policiers et 5 gendarmes ont été blessés. Ces derniers ont également essuyé des tirs entre Fort-de-France et Schoelcher alors qu'ils tentaient d'arrêter des pillages. Deux individus auraient été interpellés. 

"Il n'y a pas de zone de non droit ici"

 

Les policiers se font tirer dessus tous les soirs (...).

5 collègues et 5 gendarmes également ont été blessés durant la nuit.

Il y a encore eu des impacts de balles de gros calibres sur des véhicules.

 

Si certaines revendications sont légitimes, il faut faire attention à ce qui se passe dans la rue, avec des individus armés, car malheureusement il y a une catégorie de personnes qui profitent du mouvement (...), donc il faut que cela cesse (...), que tout le monde revienne à la raison, qu'on instaure le dialogue pour favoriser l'apaisement dans l'île. Les gens sont excédés (...).

 

Il n'y a pas de zone de non droit ici.

Nous retournerons partout où on a besoin de la police et ce ne sont pas des délinquants et des voyous qui feront la loi ici, en Martinique.

 

C'est clair, nous sommes dans une République, dans un Etat de droit, il n'y a pas encore de "République martiniquaise indépendante".

Nous sommes sous la législation française, et elle sera appliquée.

(Thiérry Baucelin - secrétaire territorial d’Alliance Police)

 

Ras le bol des riverains foyalais

 

Après cette seconde nuit agitée, comme en juillet dernier, les habitants de Sainte-Thérèse sont excédés. C’est le cas de Pierre, un commerçant de l’avenue Maurice Bishop qui s’est exprimé au micro de Christine Cupit.

Cela devient, saoulant et fatiguant.

Il faut que la paix et l’ordre reviennent, car on a besoin de travailler.

On a une famille à nourrir, un loyer à payer…

 

Alors je demande aux jeunes d’arrêter.

 

24 heures auparavant, la porte-parole d’un comité de quartier déplorait déjà sur notre chaine télé, les premiers dégâts causés par les fauteurs de troubles, mais son message n’a visiblement pas été entendu.    

Au nom de quoi on est en train de copier, de faire comme les autres ?

Ca sert à quoi de brûler des véhicules (…) ?  

 

Oui nous sommes contre le fait qu'on nous impose des choses, mais est qu'en brulant, ça va servir à quelque chose ? 

(Rosette Jean-Louis, porte-parole d’un comité de quartier)