Suite à la mobilisation populaire de ce dimanche 5 mai 2019 près de la plage de Désert à Sainte-Luce, les choses se révèlent plus compliqués. La réunion de ce lundi 6 mai 2019 entre le préfet et le maire a permis d'aboutir à l'examen des différents dossiers litigieux liés aux 50 pas géométriques.
Martinique la 1ère •
Les habitants de la plage de Désert à Sainte-Luce dressent le bilan des dégâts, après la grosse mobilisation d'un collectif de citoyens et d'associations écologistes, dimanche 5 mai 2019.Une foule de manifestants a détruit les barrières et les murs des habitations situées sur les 50 pas géométriques pour rétablir l'accès à la plage. Les propriétaires envisagent de porter plainte. Certains avaient déjà subi les mêmes désagréments en 2007.
Ils sont interrogés par Christine Cupit.
Résident de la plage de Désert (Sainte-Luce)
Ce lundi 6 mai 2019, Franck Robine, le préfet de Martinique a organisé une rencontre avec Nicaise Monrose, le maire de Sainte-Luce. Ce dernier réfute toute délivrance de permis de construire récent dans la zone et comprend le désarroi des propriétaires. "Chacun a le droit de manifester, cependant on droit manifester en respectant le droit des autres (...) Ça peut déranger, mais ces personnes ont des titres de propriété", explique-t-il.
Le préfet souhaite que les premiers magistrats des communes littorales examinent à nouveau les dossiers litigieux liés aux 50 pas géométriques. En Martinique, 70 000 personnes sont concernées.
Que dit la loi ?
Les 50 pas géométriques représentent une bande de terre de 80 mètres censés appartenir à l'État sur laquelle personne ne devait s'installer. En réalité, des milliers d'habitations se sont construites sur cette zone.
En 1996, une agence a été créée afin de régulariser la situation des occupants historiques dans toutes les communes. Ils sont 1 445 à avoir été régularisés à ce jour. Les maisons de Fond Larion à Sainte-Luce sont dans ce cas. Les terrains ont été cédés par l'État il y a 47 ans aux propriétaires privés qui depuis, ont fait reconnaître leurs titres.
Pour qu'une servitude soit à nouveau possible, il faudra empiéter sur les terrains privés. À défaut d'une entente avec les propriétaires, seule une décision de la mairie au terme d'une procédure légale pourrait y parvenir.