Haïti : 2000 soldats en provenance du Bénin pourraient participer à une mission de sécurité dans le pays

Des soldats béninois sur un champ de tir à Bembéréké en juin 2009.
Le Bénin a proposé de déployer 2000 soldats pour une mission de sécurité en Haïti afin d’aider les forces de l'ordre du pays à venir à bout des gangs armés. C'est l'ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies, Linda Thomas-Greenfield, qui a fait l'annonce lors d'une conférence de presse ce lundi (26 février 2024) à la 46e réunion des chefs d’État et de Gouvernement de la CARICOM au Guyana.

L'annonce a été faite le lundi 26 février par Linda Thomas-Greenfield, l’Ambassadrice américaine auprès des Nations Unies à l'occasion du 46ème Sommet des Chefs d’État et de Gouvernement de la Caraïbe au Guyana (CARICOM).

Le Bénin a fait part de sa volonté d’envoyer 2000 soldats pour participer à une Mission multinationale de soutien à la sécurité en Haïti (MMSS). La mission, approuvée par le Conseil de sécurité de l'ONU (Organisation des Nations Unies), visera à aider la police haïtienne à combattre les gangs armés dans le pays. 

Restaurer la stabilité dans le pays

Cette décision s’inscrit dans le cadre de la mission multinationale approuvée par le Conseil de sécurité de l’ONU en octobre 2023. L'objectif de l'opération sera de restaurer la stabilité dans le pays, en offrant un appui opérationnel à la Police nationale d’Haïti (PNH). Pour rappel, le Kenya a déjà mis à disposition 1000 soldats.

Ce même jour, la Police Nationale d'Haïti a annoncé la mort du leader du gang Fonds-Cheval avec plusieurs de ses complices, dans un échange de balles avec les forces de l’ordre mené dans le cadre d’une mission visant à démanteler une famille de gangs d'individus armés qui tentent de s'installer dans la région.

Depuis plusieurs années, le pays est confronté à une sévère crise politique et sociale.

Haïti reste en proie à une violence croissante en raison d'une augmentation sans précédent des enlèvements, des viols et d'autres crimes commis par des gangs armés qui affectent de plus en plus les moyens de subsistance de la population et sapent les activités humanitaires. Je ne saurais trop insister sur la gravité de la situation en Haïti.

Maria Isabel Salvador, envoyée de l’ONU en Haïti

ONU

En 2023, le Bureau des Nations Unies en Haïti (BINUH), a enregistré "plus de 8 400 victimes directes de la violence des gangs, y compris des personnes tuées, blessées et kidnappées, soit une augmentation de 122% par rapport à 2022".

La route vers les élections pavée d'embûches

La situation sécuritaire détériorée par la violence des bandes armées, a un impact sur la préparation des élections présidentielles. Néanmoins, selon l'ONU, ce vote reste "crucial pour l'État de droit en Haïti".

Pour mémoire, depuis l'assassinat de Jovenel Moïse le 7 juillet 2021 dans l'exercice de ses fonctions, l'intérim est assuré par le gouvernement dirigé par le Premier ministre Ariel Henry.

Les élections sont la seule voie et le seul impératif pour restaurer les institutions démocratiques en Haïti. Seules la démocratie et la primauté du droit peuvent constituer la base à partir de laquelle Haïti peut progresser vers le développement et la croissance.

María Isabel Salvador, la représentante spéciale des Nations Unies dans le pays

Selon cette dernière, le rétablissement du contrôle de la police nationale haïtienne est une condition préalable à l'organisation d'un scrutin crédible et inclusif, et que le déploiement de la Mission multinationale d'appui apporterait de l'espoir”.