Haïti : "deux tiers des ménages de Port-au-Prince ne mangent pas assez" observe l’ONU

En Haïti, une fillette de 6 ans déplacée avec sa famille de leur domicile à Port-au-Prince par des groupes armés, déjeune dans un abri situé dans une école. (Illustration)
D’après le dernier rapport du PAM (Programme Alimentaire Mondial) publié fin mars 2024, "65% des ménages de la région métropolitaine de Port-au-Prince n’ont pas une consommation alimentaire suffisante". L’Agence alimentaire des Nations Unies parle d’une "insécurité alimentaire", ce qui aggrave la malnutrition des enfants en particulier.

La capitale haïtienne soumise au quotidien à la violence des gangs, est aussi confrontée à une "insécurité alimentaire" relève l’Agence alimentaire des Nations Unies. "Deux tiers des ménages de Port-au-Prince ne mangent pas assez" d’après son récent rapport publié fin mars dernier.

Le faible niveau de consommation alimentaire est principalement dû à une pénurie de denrées alimentaires importantes, notamment la viande et le poisson, mais aussi les produits laitiers et autres denrées de première nécessité.

Le PAM (Programme Alimentaire Mondial)

Les enfants, plus vulnérables à la malnutrition

L’agence onusienne note dans cette dernière étude que près de 5 millions de personnes sont confrontées à des niveaux de "crise" ou plus élevés d’insécurité alimentaire aiguë, dont 1,64 million de personnes confrontées à des niveaux "d’urgence". Les enfants sont particulièrement vulnérables à la malnutrition.

Des élèves prennent leur déjeuner à leur école, dans le village de Belle Onde, dans le centre d'Haïti (image d'illustration).

Face à ces niveaux préoccupants de faim, les populations sont ainsi contraintes de recourir à des stratégies désespérées pour s’en sortir, telles qu’acheter à crédit et s’endetter, vendre des animaux, des semences et d’autres biens afin de survivre. Parmi ces stratégies, il y a aussi la réduction du nombre de repas pris par jour, la baisse de la taille des portions des repas et la restriction de la consommation des adultes pour permettre aux jeunes enfants de manger.

L’ONU (Organisation des Nations Unies)

"La nourriture, inaccessible pour des millions d’Haïtiens"

Le document note aussi que depuis le début de l’année 2024, "le coût d’un panier alimentaire a augmenté de 27 %", rendant la nourriture inaccessible pour des millions d’Haïtiens. Selon le PAM, cette hausse est principalement due à la hausse des prix de l’huile, du riz, des haricots noirs et rouges. 

En outre, depuis la dernière grande vague de violence dans le pays en mars dernier, "les pertes d’emplois et de revenus ont touché les deux tiers des familles du pays".

Plus de 60 % des ménages ont connu une baisse de leur principale source de revenus, dont 46% avec une baisse de plus de la moitié de leurs revenus.

Le PAM