Me Emmanuel Jeanty du cabinet Expertus à Port-au-Prince, l’avocat de Martine Moïse, doute de l’authenticité de l’ordonnance du juge qui accuse l’ex-Première dame de complicité, dans l’assassinat de son mari, le Président Jovenel Moïse.
L’avocat demande à son confrère Me Edler Guillaume, Commissaire du Gouvernement près du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, de s’exprimer sur la validité du document "afin de tenter de préserver l'intégrité du système judiciaire et de garantir le respect des droits fondamentaux de toutes les parties impliquées dans cette affaire".
Le courrier de Me Jeanty ne s’intéresse pas aux accusations contenues dans le document de plus d'une centaine de pages qui mettent en cause sa cliente dans l’assassinat de son mari, le Président défunt d’Haïti, Jovenel Moïse.
Devenu viral sur internet, il a été republié par les organes de presse du reste du monde. Selon Me Jeanty, le document qui circule sur la toile, ne comporte ni la signature du juge ni le sceau de son cabinet.
Pour sa part, Martine Moïse affirme à travers le courrier de son avocat, être toujours dans l’attente de réceptionner ce document, "conformément aux procédures établies".
S'agissant de l’authentification, le représentant légal de Martine Moïse s’étonne qu’"une telle œuvre si monumentale pour toute une nation de par son importance et le secret dont elle devrait se revêtir, puisse être mise en circulation sur les réseaux sociaux".
Me Jeanty affirme également que le mandat du juge instructeur "avait déjà expiré avant la dissémination sur les plateformes en ligne de cette prétendue ordonnance, dépourvue de toute authentification."
Audition de Martine Moïse aux Etats-Unis
Le 5 janvier 2024, Métropole Télé d’Haïti a confirmé le déplacement du juge instructeur Walther Wesser Voltaire et de son greffier aux États-Unis, pour auditionner la veuve.
Sur place, le juge d’instruction s’est entretenu également avec les agents du FBI (Federal Bureau of Investigation) ainsi que la justice américaine.
Initialement opposée à l’audition avec le juge Voltaire, Martine Moïse aurait finalement accepté de témoigner, vu l’importance de l'enquête.
Aucune information n’a été mise à disposition des médias concernant le contenu des échanges entre le juge haïtien et la veuve du Président défunt, ni sur la nature des discussions avec les autorités américaines.