Depuis que cette épidémie de choléra s'est déclarée en Haïti le 2 octobre dernier, "283 personnes sont décédées, près de 12.000 ont été hospitalisées et plus de 14.000 cas suspects ont été enregistrés" rapporte Ulrika Richardson, coordinatrice résidente et humanitaire des Nations Unies à Port-au-Prince.
Ce que nous voyons en fait, ce n'est pas seulement l'augmentation continue des cas de choléra, mais aussi la propagation dans les régions. Dans huit des 10 départements, il y a des cas confirmés et c'est une tendance inquiétante pour nous et pour le pays.
Ulrika Richardson
C’est dans ce contexte qu'a été lancé en novembre dernier, un appel urgent, pour "une assistance vitale à 1,4 million de personnes vivant dans les zones touchées. Quelque 23,5 millions de dollars ont été reçus à ce jour".
D’"immenses besoins"
En fait, les besoins humanitaires continuent d'augmenter (…). L'ONU prépare actuellement le plan de réponse humanitaire 2023 pour Haïti, qui prévoit 719 millions de dollars, soit environ le double du montant demandé cette année. Pendant ce temps, l'insécurité continue de sévir, avec des rapports vraiment effrayants sur les violations des droits de l'homme.
Ulrika Richardson
"Les gangs se disputent le territoire"
Les gangs dominent près de 60% de la capitale, Port-au-Prince, et utilisent des moyens terrifiants pour contrôler la population, y compris la violence sexuelle. Les femmes et les filles sont touchées, mais les hommes et les garçons aussi, car les gangs se disputent le territoire. L'insécurité a également provoqué des déplacements massifs, en particulier dans la capitale. Quelque 155.000 personnes ont été déracinées, soit une augmentation de près de 80% depuis août.
Ulrika Richardson
La représentante de l’ONU souligne toutefois "une évolution positive", en notant que "plus de la moitié des écoles ont rouvert, malgré tous les défis".
Des défis multiples pour les Nations Unies sur place
Nous avons des défis logistiques et le défi de la sécurité, mais nous sommes capables d'être présents et d'aider les gens. Nous nous concentrons évidemment sur les plus vulnérables, mais nous essayons également de ne pas perdre de vue les véritables causes profondes structurelles. Il y a la corruption, il y a l'impunité, il y a la gouvernance, et tout cela doit vraiment être au centre de notre réflexion, à mesure que nous avançons.
Ulrika Richardson, coordinatrice résidente et humanitaire des Nations Unies en Haïti
SOURCE : ONU (8 décembre 2022)