Haïti : le premier ministre par intérim toujours au pouvoir, malgré l'ultimatum d'organisations réclamant sa démission

Ariel Henry, premier ministre par intérim d'Haïti
Le 7 février 2024 était la date fixée par l'Accord du 21 décembre 2022, pour la prestation de serment d’un gouvernement démocratiquement élu en Haïti. Mais à ce jour, aucune échéance électorale n’est possible à cause de la situation chaotique du pays. Plusieurs organisations accusent le premier ministre par intérim, Ariel Henry, d’être responsable de l'extrême violence qui sévit, afin de se maintenir au pouvoir.

Le quotidien, Le Nouvelliste a publié une note du RNDP (Rassemblement des Démocrates Nationaux Progressistes) qui accuse Ariel Henry, premier ministre par intérim, d’un manque de volonté pour "mettre en œuvre les actions prévues" dans l’accord de 2022.

La nécessité de mettre en place une nouvelle équipe gouvernementale se fait sentir à mesure que celle qui est aux commandes depuis trente mois démontre chaque jour son incapacité à protéger le pays et les citoyens contre les violences des groupes armés.

Extrait de la note du Rassemblement des Démocrates Nationaux Progressistes

L’Organisation soutient les récentes manifestations pour demander le départ d’Ariel Henry et de son cabinet.

Les manifestations pour demander le départ d'Ariel Henry

Les pasteurs d'Haïti demandent le départ du premier ministre 

Sur la page du journal AlterPresse, la Conférence des pasteurs haïtiens (COPAH) a adressé une lettre ouverte à Ariel Henry. Elle est signée par une dizaine de pasteurs.

Ils ont rappelé que selon l’article 20 d’un "prétendu accord conclu avec vos comparses le 21 décembre 2022 ", Ariel Henry aurait dû transférer le pouvoir à de nouveaux dirigeants, élus par les haïtiens.

Maintenant que cet accord soi-disant est caduc, plus rien ne justifie que vous soyez toujours à la Primature, prétendant être le chef du gouvernement (...). Vous devez être chassé.

Extrait de la lettre de la Conférence des pasteurs haïtiens

La COPAH accuse Ariel Henry de se servir du soutien du Core Group, de l’oligarchie et des gangs, pour "instaurer une terreur d’Etat afin d’empêcher les masses appauvries des bidonvilles et de la paysannerie d’exprimer leur colère contre l’inertie, l’incompétence et la corruption qui caractérisent votre gouvernement."

Afin d’éviter une guerre civile dans le pays, la COPAH demande aussi le départ du premier ministre et de ses alliés.

Les universitaires ne veulent plus du premier ministre

L’écrivain et économiste, Leslie Péan s’est lui aussi exprimé sur les ondes d’AlterRadio.

Il estime qu’Ariel Henry a déclaré la guerre au pays, lorsque 5 agents de la BSAP (Brigade de Sécurité des Aires Protégées) ont été tués par les agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH). La BSAP se préparait à participer aux mobilisations contre le gouvernement.  

Pour Leslie Péan, les américains doivent exiger le départ d’Ariel Henry.

Cinq agents de la BSAP ont été tués par la Police nationale d'Haïti.

Ariel Henry droit dans ses bottes 

Mais voilà, Ariel Henry n’est pas prêt à quitter le pouvoir. Dans un discours télévisé diffusé le 7 février 2024, premier ministre par intérim d’Haïti a affirmé que "les élections ne peuvent pas être organisées à cause de l’insécurité".  

 

Pour les observateurs, l'homme tient le même discours depuis 2 ans. Aux yeux de la population dans sa grande majorité, Ariel Henry et ses proches sont tout simplement accusés de perpétuer la violence dans le pays.