Les membres du gang, qui ont abattu les policiers, ont filmé leur dépouille et ont diffusé les vidéos des six représentants des forces de l'ordre sur les réseaux sociaux.
Les vidéos montrent les cadavres dénudés de 6 agents de police assassinés par les membres du gang ‘Baz gran Grif’. Un 7e agent, blessé dans l’attaque, est mort à l’hôpital.
Les policiers ont été attaqués le mercredi 25 janvier 2023 au commissariat dans la commune de Liancourt du Bas Artibonite à l’ouest du pays.
La colère des agents de la Police nationale
Les agents de la Police nationale ont manifesté contre le gouvernement qu’ils accusent d’être complice des gangs. Ils ont tenté de s’introduire dans la résidence du Premier ministre Ariel Henry. Ce dernier était à l'aéroport, il rentrait d'un voyage de Buenos Aires où il participait au sommet de la CELAC. Il a été bloqué plusieurs heures dans le salon diplomatique, en attendant que les manifestants quittent l’aéroport.
Les manifestants ont demandé à la garde rapprochée de ne plus assurer protection du premier ministre par intérim. Ils ont suivi le premier ministre par interim, Ariel Henry, jusqu’à sa résidence officielle.
Premier ministre par intérim, Ariel Henry, est également le président du CSPN (Conseil supérieur de la police nationale).
Ce sont les autorités qui alimentent les gangs. Nous devons les abandonner pour qu’ils puissent subir les conséquences de leurs actes,
manifestant et agent de police
Une population sans protection
Les policiers n’assurent plus la protection des civiles. Les établissements scolaires ont fermés leurs portes et les transports ont cessé leurs rotations.
Dans un communiqué de presse, le (RNDDH) Réseau national de défense des droits humains d’Haïti déclare que "depuis l’ascension au pouvoir du premier ministre Ariel HENRY, les bandits armés, renforcés par son gouvernement, sont devenus plus arrogants dans leur mode opératoire et élargissent chaque jour un peu plus, leur territoire et s’en prennent régulièrement aux agents de la PNH."
Selon les informations obtenus par le RNDDH, la dégradation de la situation sécuritaire du pays "a pour objectifs de justifier et d’obtenir de la communauté internationale l’envoi d’une force militaire étrangère en Haïti. Et, dans ce plan macabre, les policiers servent de souffre-douleur aux dirigeants."
En Haïti 18 agents des forces de l'ordre ont été assassinés dans l’espace d’un mois. Les 13 000 policiers haïtiens demandent une refondation complète de leur statut et surtout de leur institution.
60% de Port-au-Prince, la capitale d’Haïti est sous le contrôle des gangs.
Compte tenu de la situation en Haïti, le gouvernement des Bahamas a demandé le rapatriement immédiat de son personnel diplomatique de l’ambassade de Port-au-Prince.