Les récents événements en Haïti, qui ont duré une dizaine de jours, ont surpris les habitants. Personne ne s’était préparé à devoir rester consigné à domicile sans pouvoir s’approvisionner.
Maurice Nagou et François Marlin •
Quelque part dans la banlieue de Port-au-Prince. Sur les hauteurs où poussent les villas cossues, occultées par des palissades opaques garnies de barbelés. Chez les bourgeois, comme on dit ici.
Lorsque la route s'arrête, c’est que l’on commence à redescendre vers un tout autre univers. Bienvenu dans la Zone. Le sentier poudreux est glissant. Il nous faut descendre prudemment, en rappel presque. C’est ici que la ville cache sa pauvreté.
Mais la menace de mort venait de la soif et de la faim: "Je n’avais jamais vécu un tel événement. Après le séisme, on pouvait continuer à s’alimenter. Donc en comparaison, ce que l’on vient de vivre était plus dur. Comme on s’est retrouvé sans réserve de nourriture il n’y avait aucune possibilité.
Les manifestations ça ne sert à rien...
Et souvent c’est tout le voisinage qui se trouvait dans ce même cas…Une femme pouvait passer 4, voire 5 jours sans trouver la moindre goutte d’eau pour sa toilette intime. Vous imaginez!". Et de conclure, "si cela devait recommencer, ce serait fini de nous. Nous ne serions pas capables de le supporter".