Derrière le "Psitt traditionnel" que certains utilisent pour interpeller une femme dans la rue, se cache une réalité angoissante pour une majorité de femmes martiniquaises.
Bien souvent les auteurs de ce "Psitt", utilisent aussi des propos désobligeants voire dégradants. Le "Psitt" est suivi de propositions sexuelles.
Selon une enquête menée par le Césecém (Conseil Économique Social Environnemental de la Culture et de l’Education de Martinique), une femme sur deux est victime de harcèlement de rue et ce chiffre est sous-estimé.
D’où l’idée de mettre en place "Harcelmap" une plateforme digitale, accessible à tous. Le but est de caractériser le phénomène de harcèlement, le localiser géographiquement et par la suite de protéger les victimes.
Quand on analyse les témoignages réels des victimes on voit que l’on est au-delà d’un phénomène culturel, il y a des propositions sexuelles très crues dont sont victimes aussi des mineures.
Laurent Aglaé, chargé de communication du Cesecem, interrogé par Corinne Jean-Joseph
"Harcelmap" , permet déjà de libérer la parole des victimes et des témoins. A travers un formulaire disponible sur le site, les données seront recueillies pour mettre en place des actions concrètes. Avec à terme, un échange direct avec les autorités en cas de faits graves.
On ne peut ma nier l’importance du phénomène surtout que ça concerne beaucoup de mineures, il s’agit d’interpeller les pouvoirs publics, pour les mettre face à leurs responsabilités.
Nadia Chonville Dr en Sociologie chercheuse et membre du Cesecem, interrogée par Corinne Jean-Joseph
Les premiers témoignages recueillis reflètent l’angoisse des femmes martiniquaises qui mettent en place de véritables stratégies pour éviter d’être confronter à leurs agresseurs. On est bien loin de la «drague traditionnelle», de traditions culturelles martiniquaises, mais souvent sur de véritables délits qui sont punis par la loi.