Le SEBTPAM (syndicat des entrepreneurs en bâtiment, travaux publics et annexes de Martinique) représente près de 4 200 entrepreneurs dans le bâtiment et environ 1 000 des 5 000 salariés du BTP.
Aujourd’hui, l'organisation constate que la crise sanitaire et la guerre en Ukraine mettent en grande difficulté la filière et les emplois.
Les prix de l'aluminium, du bois, de l’acier et des produits d'insolation flambent. Personne n’est en mesure de savoir quand la situation va se stabiliser. Dans ce climat, il est devenu difficile de préparer des appels d’offres réalistes. Les prix de certains matériaux ont doublé ou triplé.
Entre le moment où le devis est établi et le début de la construction, les prix ont déjà évolué dans le mauvais sens.
Jean-Yves Bonnaire, SEBTPAM
Pour éviter un éventuel arrêt de chantier, un entrepreneur peut tenter d'anticiper les augmentations. Seulement son devis risque d’être trop cher et donc peu compétitif.
De surcroît, les compagnies d’assurance ne couvrent pas les changements brutaux des prix de matériaux de construction.
Selon le SEBTPAM, si la situation ne se stabilise pas, les chantiers déjà en cours pourraient se trouver en difficulté.
Pour l’instant, les matériaux produits sur place, le ciment, les parpaings, graviers, sable et béton ont résisté aux fortes augmentations.
Négocier avec l'État et les collectivités locales
Les compagnies du BTP souhaitent négocier avec l’État et les collectivités locales pour trouver une solution et maintenir le travail sur les chantiers. Une baisse des taux d’octroi de mer sur certains articles serait un début.
Ce type de négociation sera beaucoup plus difficile à entamer dans le secteur privé de la construction. Des auto-entrepreneurs ont dû changer leur façon de travailler.
Au lieu de se faire livrer de grandes quantités de matériaux de construction, ils préfèrent en acheter moins. Ainsi ils contrôlent de près l’utilisation de chaque matière afin d’éviter les gaspillages...