La fusillade du Lamentin, un souvenir vivace

Le 24 mars 1961, une grève des ouvriers de la canne, se termine de manière tragique
Ce 24 mars est la date anniversaire d’une fusillade mortelle ayant eu lieu au Lamentin, en 1961. Le contexte : une grève des ouvriers de la canne. Trois victimes seront relevées parmi la foule qui fuyait les balles des gendarmes.
En ce vendredi 24 mars 1961, au centre-ville du Lamentin, la messe de carême se termine. Les fidèles repartent chez eux. Soudain, sans crier gare, une fusillade. Des gendarmes mobiles positionnés près de l’église ouvrent le feu. Surprise. Bousculade, panique.

Bilan : trois morts, tués par balle dans le dos. Suzanne Marie-Calixte, 24 ans, couturière ; Marcellin Laurencine, 21 ans, ouvrier agricole ; Edouard Valide, 26 ans, ouvrier agricole lui aussi, sont les trois victimes de cet épisode répressif.

"Qui veut du pain aura du plomb, au nom de la loi, au nom de la force, au nom de la France, au nom de la force de la loi qui vient de France. "


Une énième grève des ouvriers de la canne, portant sur des augmentations de salaire et l’amélioration des conditions de travail se termine de manière tragique. Ce n’est pas la dernière, après celles du François en 1900, du Carbet en 1948 et de la Chassaing (Ducos), en 1951.

Le maire du Lamentin, Georges Gratiant, avocat, ténor du barreau, dirigeant du Parti communiste, prononce une allocution passée à la postérité. Le "Discours sur trois tombes". Ses propos sont clairs :  "Qui veut du pain aura du plomb, au nom de la loi, au nom de la force, au nom de la France, au nom de la force de la loi qui vient de France. "

Ce qui lui vaudra d’être poursuivi par le ministre des Armées, le gaulliste Pierre Messmer. Il sera suspendu un temps par le tribunal avant d’être réintégré dans ses fonctions de maire.